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Jeux vidéo pour Noël : Comment éviter la dépendance ?

Offrir des jeux vidéo à ses enfants pour Noël n’est pas une nouveauté. Ces cadeaux sont pourtant à utiliser avec précaution. Un pédopsychiatre nous délivre ses conseils pour éviter de tomber dans la dépendance.

Victoire Panouillet
Rédigé le

Sous le sapin de Noël, des boîtes colorées qu'attendent impatiemment d'ouvrir les enfants. Certaines d’entre elles renferment des jeux vidéo. Le risque de dépendance est réel. “Trop souvent, les parents veulent faire plaisir en achetant le dernier jeu à la mode, mais il faut savoir l’utiliser”, avertit le Pr Philippe Duverger, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU d'Angers. 

“Offrir un jeu vidéo engage la responsabilité des parents”, affirme-t-il. “Je leur conseille de mettre sous le sapin des jeux adaptés à l’âge de leurs enfants. On n’achète pas des jeux interdits aux moins de 18 ans, si l’enfant a 12 ans”. 

“L’écran n’est pas une nounou”

Imposer une limite de temps selon l’âge “est important pour éviter toute dépendance”, indique Philippe Duverger. Une exposition prolongée aux écrans peut “avoir des effets sur le corps, le langage, le développement intellectuel et psychomoteur de l’enfant”.

“L’écran n’est pas une nounou”, rappelle le pédopsychiatre. “Il ne faut pas laisser l’enfant seul face à un écran, sinon il est capté par celui-ci. Les images et la lumière le fascinent. Il ne réfléchit plus”. Il recommande aux parents de “jouer avec leur enfant et de discuter avec lui de ce qu’il voit et fait”. 

L’échange est indispensable au bon développement de l’enfant. “Les parents doivent proposer des alternatives aux écrans, comme aller à la bibliothèque, au cinéma, se promener ou faire du vélo. Il faut proposer à l’enfant d'autres activités pour combler la vacuité”. 

Jeux vidéo et aliénation 

Les jeux d’accumulation, comme "Fortnite Battle Royale" (Epic Games), sont à surveiller de près par les parents. “Le problème de ces jeux est qu’ils n’ont jamais de fin. L’enfant ne peut pas arrêter de jouer car s’arrêter, c’est être un traître auprès de son groupe d’amis”, explique Philippe Duverger. “On parle de boulimie digitale".

Commence alors l’addiction. “Elle survient lorsque l’enfant est englouti par l’écran. Il oublie tout, il n’y a plus que le jeu qui compte. Ce n’est plus un plaisir, mais un besoin. Il fait des crises quand il doit s'arrêter”, fait connaître Philippe Duverger. “Le jeu change son rapport aux autres, au monde, au temps et à lui-même”. 

Le praticien recommande donc aux parents de poser des limites qui peuvent être comprises par l’enfant, “sinon cela sera insupportable pour lui”. Il ajoute qu’il ne faut pas hésiter à “être appuyé par un tiers, comme un pédopsychiatre, pour mettre en place une stratégie”. 

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