Fumer provoque un changement des cellules du poumon propice au cancer
D’après une étude américaine publiée dans Cancer Cell, le tabac provoque des changements dans les cellules du poumon, les rendant plus vulnérables au développement d’un cancer.
Fumer tue ! Cette affirmation n’est pas nouvelle. Mais, grâce à une étude aux chercheurs de la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins, publiée dans la revue Cancer Cell, on connaît un peu mieux les mécanismes de l’apparition du cancer du poumon.
Le tabac à l'origine de mutations génétiques favorisant le développement d’un cancer
Ces chercheurs ont exposé quotidiennement des cellules de poumon humain à une forme liquide de cigarette pendant 15 mois, ce qui pourrait équivaloir à une personne fumant durant vingt à trente ans de un à deux paquets par jour. Après environ dix jours, ils ont observé des changements génétiques dans les cellules qui après 15 mois les prédisposaient davantage à un cancer. C’est la fumée de cigarette, composée de plus de 50 agents chimiques cancérigènes, qui provoque ces modifications.
Selon le Dr Philippe Girard, pneumologue à l’Institut Mutualiste Montsouris, ces agents cancérigènes vont "induire les mutations, des bouts de chromosome sont modifiés, mais aussi des activations de gènes déjà présents qui ne sont pas modifiés mais plus actifs. Ces gènes produisent des protéines qui seront des facteurs favorisant l’apparition d’un cancer".
Ces gènes ne vont pas subir de mutation de leur ADN. Conséquence, il serait plus facile d’inverser ces changements génétiques et donc de ralentir l’apparition du cancer.
Des mutations réversibles en cas d'arrêt du tabac
Les scientifiques reconnaissent toutefois que leur étude, réalisée en laboratoire, ne reproduit pas exactement ce qui se passe chez un fumeur. Mais, elle confirme que l’arrêt du tabac, le plus tôt possible, augmente les chances de ne pas avoir de cancer.
Pour le Dr Philippe Girard, il n’y a donc qu’un conseil à donner : "Arrêter tout de suite maintenant et définitivement. On baisse le risque de faire un infarctus, de faire un cancer du poumon, de faire un cancer de la vessie, de faire de l’emphysème… Pour le pneumologue que je suis, l’arrêt du tabac est absolument bénéfique sur tous les plans."
Cinq ans après la dernière cigarette, le risque de cancer des poumons diminue presque de moitié. Alors quel que soit le nombre de cigarettes fumées ou le temps d’exposition, il n’est jamais trop tard pour arrêter !