Le tabac à sucer, moins nocif que la cigarette ?
Ce 23 octobre, un fabricant suédois a été autorisé aux Etats-Unis à promouvoir le snus, le tabac à sucer, comme une alternative moins nocive à la cigarette. Ce tabac humide est interdit dans l'Union Européenne, excepté en Suède. Il est autorisé à la vente aux Etats-Unis depuis 2015.
Jusqu’à présent, le fabricant Swedish Match n’avait pas le droit d’affirmer que ses produits étaient moins nocifs que le tabac à fumer. Mais la Food and drug administration (FDA), l’agence fédérale américaine qui a autorité pour réguler le marché du tabac, a conclu que les risques étaient moindres. Ce 23 octobre, elle a donc autorisé l'entreprise à le revendiquer.
En effet, après avoir examiné le dossier et les études (fournies par le fabricant), la FDA a déterminé que le snus posait un risque moindre de cancer de la bouche ou du poumon, de maladie cardiovasculaire et d’autres maladies liées à la cigarette.
Un produit loin d'être anodin
« En Europe il est interdit de vendre un produit de tabac comme moins nocif qu’un autre », rappelle Bertrand Dautzenberg, ancien pneumologue à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Si le snus est commercialisé en Suède, il est en revanche complètement interdit d’en vendre dans les autres pays de l’Union Européenne.
« Ce produit peut être à moindre risque, si l'on considère le taux de cancers du poumon, il y en a moins causés par le snus que par la cigarette. Mais de toute façon on n’a pas le droit d’en faire une publicité en Europe », ajoute-t-il.
Il considère "(qu')avoir des formes de tabac réputées moins dangereuses encourage la prise de tabac ».
"Il faut sortir du tabac"
« La plupart des fumeurs sont drogués à la nicotine. Pour arrêter, il vaut mieux utiliser une cigarette électronique, des patchs ou des médicaments. Certains sont même gratuits ! Le snus va créer une dépendance, autant que la cigarette », précise le Pr Dautzenberg.
C’est la première fois que la FDA donne son autorisation à ce qu’un produit au tabac clame une réduction des risques, en vertu d’une loi de 2009. Les fabricants de cigarette électronique devraient participer au même processus suite à l’épidémie de maladies pulmonaires liées au vapotage chez les jeunes Américains.