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Hépatite C, quels traitements ?

C’est aujourd’hui la journée mondiale contre les hépatites. L’OMS s’est fixé comme objectif l’élimination de l’hépatite C d’ici 2030. Le point sur les traitements.  

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Les médicaments antiviraux permettent de guérir plus de 95% des personnes infectées par l'hépatite C

On estime que 71 millions de personnes dans le monde vivent avec une Hépatite C. Près de 400 000 décès sont liés aux complications de ce virus. En 2016, l’OMS s’est fixé comme objectif l’élimination de l’hépatite C d’ici à 2030. Un objectif ambitieux mais qui est aujourd’hui envisageable grâce à l’arrivée il y a 6 ans, de médicaments antiviraux, capable de guérir 95% des malades.   

 

Dans 20% à 30% des cas, l’hépatite C est une maladie silencieuse, qui ne se manifeste que par des épisodes de fatigue passagère. Le virus passe alors inaperçu, et les personnes infectées vont l’éliminer spontanément de leur organisme.  

 

Dans 70% à 80% des cas, l’hépatite C devient chronique, et progresse lentement dans le corps. Le virus va détruire peu à peu le foie, provoquant alors une fibrose, pouvant elle-même évoluer vers une cirrhose après 10 ou 15 années. Quand le foie ne peut plus accomplir sa mission, vitale pour l’organisme, la greffe de foie s’impose. Fort heureusement, cet ultime recours est aujourd’hui en forte baisse : le nombre de personnes infectées par le VHC et nécessitant une transplantation a chuté de 20 à 30%. 

 

Car il est possible aujourd’hui de guérir de l’hépatite C. Les nouveaux médicaments antiviraux à action direct (AAD), arrivés en France en 2014, parviennent à guérir 95% des personnes infectées. Un taux de succès si rare que la communauté médicale estimait à l'époque que ces fameux AAD étaient aussi révolutionnaires que l’arrivée de la pénicilline en 1928.  

 

Ces antiviraux dits “à action directe” portent bien leur nom puisqu’ils s’attaquent directement au virus, en bloquant l’action de ses protéines, indispensables à sa multiplication. Ces médicaments, efficaces et le plus souvent bien tolérés, ont profondément modifié la prise en charge des malades.  

 

Les patients prennent un traitement oral pendant 2 à 3 mois, en ambulatoire. Une prise de sang permet de confirmer le diagnostic : si aucune trace du virus n’est retrouvée dans les prélèvements, la personne est considérée comme guérie.  

Ce traitement a détrôné tous les autres, et est systématiquement prescrit aux malades chroniques. Pour le Dr Tarik Asselah, hépatologue à l’hôpital Beaujon (93), “la principale cause d’échec à ce traitement est la non observance, c’est-à-dire des patients qui ne prennent pas régulièrement leur médicament”.  

 

Ces antiviraux à action directe sont en France, remboursés par la sécurité sociale, et restent à des prix abordables dans de nombreux pays du monde, grâce à l’introduction de versions génériques de ces médicaments.  

 

Mais l’accès au traitement contre le VHC reste encore trop limité, souligne l’OMS, qui recommande de traiter toutes les personnes de plus de 12 ans, atteintes d’une forme chronique de l’hépatite C. Encore faut-il pouvoir les dépister à temps : on estime que 81% des personnes infectées ne sont pas diagnostiquées.  

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