Hépatites : le foie en péril
Les hépatites sont avant tout dues à des virus. Et la moitié des porteurs de ces virus ne se savent pas infectés ! Découvrez les signes, les traitements et les conséquences d'une hépatite ? A, B, C, D ou E, quelle est la plus grave ?
Quels sont les symptômes des hépatites ?
Grande fatigue, fièvre,… ces symptômes peuvent être ceux d'une grippe ou d'une hépatite. On parle d'hépatite quand le foie est le siège d'une inflammation. Les symptômes s'accompagnent parfois d'une jaunisse, d'une coloration jaune des urines, de douleurs abodminales, de nausées, etc. Elle peut être due à un abus d'alcool ou à la consommation de certains médicaments dans les cas d'hépatites toxiques. Mais l'hépatite peut aussi être virale.
Le foie est un organe vital chargé de filtrer le sang, et c'est le plus souvent par le sang que ces virus attaquent. Le foie est un organe très vascularisé, donc gorgé de sang. Une fois à l'intérieur des cellules, le virus se multiplie et déclenche l'inflammation dite "aiguë". L'évolution et la gravité dépendent surtout du type du virus.
Quels sont les différents virus d'hépatite ?
On connaît six souches de virus responsables d'hépatites : A, B, C, D, E et G. Il y aurait même un type F mais tout le monde n'est pas d'accord. 325 millions de personnes vivent avec une hépatite B ou C dans le monde.
L'hépatite A est généralement bénigne. Les hépatites B et C, en revanche, sont beaucoup plus graves. L'hépatite B peut évoluer vers une hépatite fulminante, souvent mortelle, ou vers une hépatite chronique avec des complications. Elle se transmet par contact sanguin, par l'intermédiaire des fluides biologiques ou de la mère à l'enfant autour de la naissance.
Une infection chronique concerne moins de 5% des personnes infectées et le cancer 20 à 30% de celles ayant une infection chronique. Le vaccin assure une protection de 98 à 100% et permet d'éviter les complications du virus, comme la cirrhose et le cancer du foie. (source : OMS).
Le virus de l'hépatite C, se transmet par voie sanguine et de façon plus rare par voie sexuelle ou de la mère à l'enfant. L'hépatite C peut évoluer vers une cirrhose du foie, qui est responsable de décès par complications ou par le développement d'un cancer du foie. 30% des gens avec une infection aiguë parviennent à se débarrasser du virus sans traitement.
Les 70% restant évoluent vers une forme chronique, parmi lesquels 15 à 30% seront touchés par une cirrhose (source : OMS). L'hépatite C est d'ailleurs une cause majeure de cancer du foie, cette évolution pouvant se produire 30 ou 40 ans après la contamination.
Les hépatites B et C représentent donc un véritable enjeu de santé publique.
Comment soigner l'hépatite ?
En cas d'hépatite B aiguë il n'y a pas de traitement. Le patient doit se reposer, avoir une alimentation peu grasse, éviter l'alcool et les médicaments toxiques pour le foie. En cas d'hépatite B chronique, l'interféron alpha en injection peut être prescrit, ou si l'hépatite est active ou provoque une inflammation ou une fibrose du foie, on utilise certains médicaments dit inhibiteurs des nucléosides. Il s'agit de l'entécavir, du ténofovir, de l'adéfovir ou de l'amivudine.
Contrairement à l'hépatite B, l'hépatite C n'a pas encore de vaccin. Depuis sa découverte en 1989, elle est traitée par des molécules, interféron d'abord, puis interféron et ribavirine.
Une trithérapie, à base d'interféron, ribavirine et bocéprévir ou télaprévir est proposée aux personne atteintes de cirrhose sévère. Le bocéprévir et télaprévir peuvent remplacer, dans certaines formes d'hépatite C (génotype 1 du virus de l'hépatite C) le traitement par interféron et rivabirine.
Désormais, le traitement de l'hépatite C chronique repose sur une association de 2 médicaments antiviraux : sofosbuvir/velpatasvir durant 12 semaines, ou le glécaprévir/pibrentasvir durant 8 à 16 semaines. Si l'ARN du virus de l'hépatite C est indétectable, le patient est guéri. D'autres antiviraux, le daclatasvir ou le leduspavir par exemple, existent aussi.
Les traitements de l'hépatite D comportement l'interféron alpha, en association ou pas avec un traitement anti-hépatite B . Le bulévirtir a eu l'autorisation de mise sur le marché dans cette indication en 2020, avec un traitement de fond contre l'hépatite B.
Dans tous les cas, si la vie du patient est menacée par une hépatite fulminante, une cirrhose ou un cancer du foie, une greffe de foie peut être proposée.
Une bonne hygiène de vie est recommandée également : perte de poids, arrêt du tabagisme et de la consommation d'alcool, surveillance du tau de sucre et de graisses dans le sang, activité physique, etc.
Hépatite virale : une maladie sous surveillance
Traitement efficaces ou pas, les patients doivent se soumettre à des examens réguliers qui permettent de surveiller l'évolution de la maladie.
Ainsi, les patients doivent subir régulièrement des biopsies, examen durant lequel le médecin prélève à l'aide d'une aiguille, des échantillons du foie malade.
Vers des examens moins invasifs
La biopsie est ce qu'on appelle un geste invasif qui peut même, c'est rare, présenter des complications. On a donc recours aujourd'hui à un autre type d'examen qui combine prise de sang et mesure de l'élasticité du foie à l'aide d'un appareil spécifique, le fibroscan. Un appareil qui ne nécessite pas de prélever des échantillons de foie et qui apporte plus de confort pour le patient.
Il s'agit d'un examen totalement indolore qui s'apparente à un examen doppler. Il ne prend que cinq minutes et le résultat de la mesure est connu immédiatement.
Il permet de mesurer l'élasticité du foie (plus le foie est dur, plus la fibrose est importante).
Une double consultation addictologue-hépatologue
La prise en charge de l'hépatite C est longue et difficile. Lorsque l'hépatite C est associée à une consommation de drogue, une double consultation associant addictologie et hépatologie est parfois proposée.
En plus de l'hépatologue, un addictologue suit alors les patients, principalement anciens usagers de drogue ou d'alcool.
Ailleurs sur le web