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Endométriose, dépression et troubles gastriques : tout est lié ?

L’endométriose, la dépression et certains troubles digestifs comme les ulcères, les gastrites ou les reflux pourraient avoir une même explication génétique. Une découverte qui ouvre la voie à de nouvelles pistes de traitement.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Leszek Glasner

Quel est le lien entre l’endométriose, la dépression et les troubles digestifs ? Pour des chercheurs australiens de l’université du Queensland à Brisbane, ces trois troubles seraient liés de manière génétique. Et cette découverte pourrait permettre de mieux les traiter. Ils publient leurs travaux dans la revue scientifique Human Genetics.

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Deux fois plus de dépression

Cette étude est partie d’un constat : les femmes qui souffrent d’endométriose sont deux fois plus nombreuses à déclarer une dépression que le reste de la population, rapportent les chercheurs. Et le plus souvent, les dépressions sont interprétées - à tort - chez ces femmes comme des conséquences directes de leur endométriose.

Les chercheurs ont voulu creuser cette association et savoir si une explication génétique était possible.

20 régions du génome impliquées

Ils ont donc réalisé une "étude d’association pangénomique", c’est-à-dire une analyse des variations génétiques chez un grand nombre de personnes. Ce type d'analyse permet de corréler les mutations génétiques et certaines pathologies. L’objectif était simple : savoir si l'un des gènes impliqués dans l’endométriose pouvait également prédisposer des patientes à la dépression.

Leur étude rassemblait les données génétiques de 208.000 personnes à travers le monde, dont 17.000 cas d’endométriose.
Résultats : plusieurs mutations génétiques sont bien communes à l’endométriose et à la dépression. En particulier, les chercheurs ont identifié 20 régions du génome qui pourraient jouer un rôle dans ces deux maladies.

Ulcères, gastrites et reflux aussi concernés

Et les gènes concernés sont impliqués dans l’adhésion entre les cellules et dans la signalisation qui régule les mouvements et la prolifération des cellules. Des phénomènes qui peuvent bien expliquer l’endométriose, puisque cette maladie se caractérise par une migration de cellules utérines en dehors de l’utérus.

Enfin, les gènes identifiés jouaient également un rôle dans la santé gastrique. En y regardant de plus près, les chercheurs ont mis en évidence des liens entre l’endométriose, la dépression et au moins une affection digestive, comme les ulcères, les gastrites ou le reflux gastro-oesophagien.

Vers une meilleure prise en charge ?

Cette nouvelle étude ne promet pas de résoudre à elle seule le problème de l’endométriose, qui toucherait 10% des femmes en âge de procréer. Mais elle apporte un nouvel élément pour mieux comprendre cette maladie. Les gènes identifiés ici pourraient en effet à terme devenir des cibles pour des nouveaux traitements.

Et les liens entre ces trois pathologies suggèrent aussi que des adaptations alimentaires pourraient soulager les symptômes digestifs, mais aussi les douleurs de l’endométriose et les états dépressifs, avancent enfin les chercheurs dans leur publication. "De futures études de suivi ou des essais randomisés devront évaluer cette piste" concluent les scientifiques.

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