Le scandale de l'Agreal
Prescrit à partir de 1979 contre les bouffées de chaleur aux femmes ménopausées, l’Agreal a été retiré du marché en 2007 pour cause d’effets secondaire graves. Dix ans après, les victimes de ce médicament se sentent abandonnées.
Elles seraient entre 4 et 5 millions en Europe à avoir suivi ce traitement pendant les 28 ans qu’a duré sa commercialisation. Le véralipride, commercialisé sous le nom d'Agreal, était prescrit aux femmes ménopausées ne pouvant pas suivre un traitement hormonal.
Dès 2005, la revue Prescrire alerte sur les effets indésirables sévères provoqués par le médicament. En 2006, la Commission européenne saisit l’Agence européenne du médicament qui émet un avis négatif dans lequel elle précise que "l'efficacité modérée de l'Agreal ne compense pas les risques d'effets indésirables psychiatriques et neurologiques potentiellement irréversibles pour certaines". Des patientes sont en effet victimes d’effets secondaires graves : mouvements incontrôlés de la bouche, de la langue, tremblements, rigidité, dépression. Des effets qui perdurent même après l'arrêt du traitement.
Il faut attendre 2007 pour que l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé - aujourd'hui ANSM) décide de retirer à l'Agreal son autorisation de mise sur le marché.
C'est à partir de ce moment que commence le long combat des victimes de ce médicament. Un millier de patientes se tournent vers l’AAA-VAM, l’Association d’aide aux victimes des accidents de médicaments. Seule une soixantaine d’entre elles est en capacité de payer les 3.000 euros de frais de procédure judiciaire et porte plainte contre les laboratoires Sanofi-Aventis et Grünenthal. Des plaintes déposées devant le Tribunal de Grande Instance de Paris en 2010.
Six ans plus tard, le procès n’a toujours pas eu lieu.