En Algérie, l’épidémie de choléra a fait deux morts
Selon le dernier bilan officiel publié le 26 août, le diagnostic du choléra a été confirmé chez 49 malades, dont deux sont décédés.
La colère monte en Algérie, où presse et réseaux sociaux accusent le gouvernement d’avoir mis trop de temps à réagir face à la résurgence du choléra. Les autorités auraient en effet attendu deux semaines avant d’annoncer le retour de la maladie. A l'heure actuelle, selon les sources officielles, 49 personnes ont été contaminées, et deux en sont décédées. Aucun cas n’avait signalé depuis 1996, et la dernière épidémie d'ampleur remonte à 1986.
Un gouvernement jugé trop silencieux
Alors que des dizaines de patients souffrant de diarrhées aiguës étaient hospitalisés depuis le 7 août dans plusieurs régions, le ministère de la Santé et l'Institut Pasteur n'ont admis la responsabilité du vibrion du choléra que le 23 août. Trois jours après avoir publiquement exclu cette hypothèse.
Devant le tollé suscité par ces accusations, le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, silencieux jusqu’ici, a tenu à défendre le gouvernement. "On ne peut pas annoncer la maladie avant le diagnostic positif, on était dans un cadre de suspicion. Dès qu'on a eu la confirmation, on l'a dit", a-t-il déclaré le 26 août.
Mais le média en ligne TSA s'interroge : "Faut-il 16 jours pour identifier le vibrion cholérique ?" De manière plus globale, le site Internet se demande si les hôpitaux algériens disposent réellement des moyens nécessaires pour diagnostiquer la maladie, et si des pathogènes ont été recherchés chez les patients.
"Une phobie chez les Algériens"
"Aucun des ministres concernés par cette situation, à savoir celui de la Santé, de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, ainsi que celui des Ressources en eaux, n'a daigné s'adresser à la population", note pour sa part le quotidien El Watan. De son côté, le quotidien arabophone El Khabar estime que l’opacité des informations sur l’épidémie "a provoqué une phobie chez les Algériens".
La contestation bat également son plein sur les réseaux sociaux, où les internautes dénoncent l’attitude du gouvernement ainsi que l’absence de campagne de prévention et de messages dédiés sur le site du ministère de la Santé.