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Epidémie de choléra en Haïti : l'ONU reconnaît sa responsabilité

L'ONU a reconnu publiquement sa responsabilité dans l'épidémie de choléra qui depuis octobre 2010 a fait près de 10.000 morts en Haïti. Les avocats représentant les victimes et parents de victimes de l'épidémie saluent cette annonce, estimant que des actions doivent désormais suivre. 

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
(Image d'illustration)

"Victoire pour le peuple", a réagit Mario Joseph, à la tête du bureau des avocats internationaux. "Ceci est une grande victoire pour les milliers d'Haïtiens qui se sont mobilisés pour la justice, qui ont écrit à l'ONU et porté plainte contre l'organisation", a-t-il ajouté dans un communiqué du 17 août 2016.

Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a affirmé par email qu'au "cours de l'année dernière, l'ONU s'est convaincue qu'elle a besoin de faire beaucoup plus vis-à-vis de sa propre implication dans l'apparition de l'épidémie et la souffrance des personnes touchées par le choléra", selon un article du New York Times publié jeudi 16 août.

Depuis octobre 2010, Haïti est en proie à une épidémie de choléra "d'une ampleur inégalée dans l'histoire récente", selon l'épidémiologiste français Roland Piarroux.

Les premiers cas sont apparus sur les bords d'un affluent du fleuve Artibonite, à proximité de la base des Casques bleus népalais de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) à Mirebalais, dans le centre du pays. Dès novembre 2010, Roland Piarroux avait conclu que l'épidémie avait été importée dans le pays.

Malgré les nombreuses enquêtes scientifiques corroborant cette conclusion, l'ONU avait jusqu'à date toujours nié son implication, estimant impossible de déterminer formellement l'origine de la maladie.

Les multiples plaintes déposées depuis 2011 par les familles de victimes à New York, où se trouve le siège des Nations unies, ont été rejetées par la justice américaine en raison de l'immunité conférée à toutes les missions onusiennes.

"Les Nations unies doivent faire suivre cette annonce d'actions, comprenant des excuses publiques, l'établissement d'un plan pour verser des compensations aux victimes qui ont tant perdu et pour s'assurer que le choléra soit éliminé d'Haïti à travers de solides investissements dans les infrastructures d'eau et d'assainissement", a commenté Beatrice Lindstrom, de l'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti, qui a également porté plainte contre l'organisation. "Nous allons continuer à nous battre jusqu'à ce que cela soit fait", a-t-elle souligné dans le communiqué émis par les organisations de défenses des victimes.

"Il est grand temps pour l'ONU de bien faire et de prouver au monde que +les droits de l'homme pour tous+ signifie pour les Haïtiens aussi", conclut Mario Joseph.

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