Anglais, sud-africain, brésilien… que sait-on des nouveaux variants du covid ?
De nouveaux variants du coronavirus sont apparus dans différents pays et se répandent rapidement. Combien sont-ils, comment sont-ils apparus, quels sont les risques ? Tour d’horizon de ces variants et des dangers qu’ils représentent.
Au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud, en Californie… Le coronavirus a muté à différents endroits du globe. Jusqu’ici, rien de surprenant : les mutations sont des événements habituels dans l’histoire d’un virus. Concrètement, les variants sont des versions différentes du virus initial, qui apparaissent à mesure que le virus se multiplie et que des erreurs se glissent dans son matériel génétique.
Des mutations plus ou moins remarquables
Le SARS-CoV-2 avait d’ailleurs muté plusieurs fois en 2020. Mais ces mutations étaient passées inaperçues car elles n’avaient pas eu d’effet significatif sur la transmission du virus, sa sévérité ou sur la dynamique de l’épidémie de covid.
D’autres mutations se font davantage remarquer car elles confèrent au virus un avantage sur les autres souches, comme une meilleure transmissibilité. A ce jour, cinq variants notables ont ainsi été identifiés.
Le variant britannique
Il s’appelle B.1.1.7 ou VOC202012/01. Le variant britannique du coronavirus, identifié en décembre 2020, se propage aujourd’hui à grande vitesse. En France, selon un rapport de l’Inserm, il pourrait être dominant d’ici le mois de mars et concerne à ce jour 1,4% des contaminations.
Au 25 janvier, il est déjà présent dans 70 pays et territoires, soit déjà 20 de plus qu’au 12 janvier, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sa particularité : il est plus contagieux que l’ancien variant. Son taux de transmission serait ainsi entre 50 et 70% plus élevé.
Le variant sud-africain
Le variant sud-africain, appelé B.1.351 ou 501Y.V2, a également été identifié en décembre. Comme le variant britannique, il est plus contagieux que l’ancien variant et se propage donc plus rapidement que ce dernier.
Au 25 janvier, l’OMS a recensé sa présence dans 31 pays et territoires, soit 8 de plus qu'au 20 janvier, dont le Canada, la Chine, l’Australie, la France (métropole, Réunion, Guyane et Mayotte), l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Ghana, le Botswana, la Zambie ou encore Israël.
Les variants brésiliens
Deux autres variants sont apparus au Brésil : le P1 et le B.1.1.28. Ce dernier aurait émergé dans l'État de l'Amazonas et a été détecté au Japon le 11 janvier 2021, chez quatre personnes revenant du Brésil.
La transmissibilité ou la sévérité de ces deux variants ne sont pas encore connues, mais les premières analyses laissent à penser que le B.1.1.28 pourrait lui aussi être plus contagieux que l’ancien variant.
Le variant californien
Selon le New York Times, un nouveau variant appelé CAL.20C aurait émergé aux États-Unis, en Californie. Au 20 janvier, il concernerait 25% des cas de covid traités dans cet État.
Il serait lui aussi plus contagieux que l’ancien variant.
Quels risques ?
Ces variants semblent beaucoup plus contagieux que l’ancien variant, mais ils ne sont a priori pas plus dangereux. Cependant, en se transmettant davantage, ils augmentent la pression sur les systèmes de santé déjà surchargés.
En décembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies alertait sur le fait que les nouveaux variants du coronavirus pourraient faire grimper la mortalité. Car même s’ils ne sont pas plus virulents, ils contaminent davantage de personnes.
Quelles mutations ?
Les variants britannique, sud-africain et brésilien ont tous en commun la même mutation appelée N501Y. Elle agit sur la protéine S (pour Spike ou spicule), protéine de surface du virus qui lui permet de s’ancrer sur une cellule hôte et d’y pénétrer. C’est cette mutation qui expliquerait que les variants soient plus contagieux.
Le variant californien porte lui aussi une mutation qui affecte la protéine S, appelée L452R.
Les variants sud-africains et brésiliens partagent en plus deux mutations en commun : K417T/N et E484K. La dernière inquiète particulièrement les scientifiques car elle pourrait rendre le virus moins sensible aux vaccins. Selon des premiers résultats, elle semble en effet diminuer la reconnaissance du virus par les anticorps. Elle pourrait à ce titre aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par une contamination antérieure ou par une vaccination. Autrement dit, ces variants poseraient un risque d'inefficacité des vaccins et de réinfection.
Quelles inconnues ?
L’efficacité des vaccins contre les nouveaux variants est à ce jour la principale inconnue qui préoccupe les scientifiques. Les laboratoires ont pour l’heure assuré que les vaccins restaient efficaces au moins contre le variant britannique et ont promis qu’ils sauront "adapter" leurs vaccins assez rapidement si besoin. Mais cela signifie qu’il faudra recommencer la production de ces vaccins, leur distribution et leur administration massive.
Enfin, une autre inconnue inquiète les experts : l’émergence de nouveaux variants, plus contagieux voire plus mortels, qui pourraient prendre l’avantage sur les variants plus anciens. Pour l’OMS, il faut s’y préparer car "plus le covid-19 se répand, plus il y a de chance qu’il évolue".
Face à cette éventualité, seuls les gestes barrières peuvent casser les chaînes de transmission et éviter de nouvelles flambées épidémiques.