Cas de coronavirus France : comment les autorités mènent l’enquête ?
Chacun des six cas de coronavirus en France donne lieu à une enquête menée par Santé Publique France. Objectif : identifier les circonstances de la contamination et les personnes potentiellement infectées.
La mesure est systématique. Pour chaque cas de coronavirus officialisé, Santé Publique France démarre une double enquête pour approfondir ses connaissances de la maladie.
« La première enquête va s’intéresser à l’histoire du patient », explique le Dr Bruno Coignard directeur des maladies infectieuses à Santé Publique France. « Elle va s’intéresser à l’histoire du patient, comment il a été contaminé, s’il était à Wuhan ou dans d’autres provinces de Chine... Mais aussi répondre à la question : a-t-il été en contact avec des personnes malades éventuellement confirmées par les Chinois ? »
Contacter l’entourage
En parallèle de ces informations précieuses sur l’origine du virus, une autre enquête cherche à identifier les personnes qui ont été en contact avec le patient. L’agence évalue le risque, plus ou moins élevé, de transmission du virus grâce à des critères précis.
Si le contact est étroit, rapproché à moins d’un mètre, et que le malade tousse en face d’une personne : « là bien évidemment, on a des circonstances de transmission qui sont plus importantes », appuie le spécialiste.
Il ajoute : « Il faut aussi que ce contact soit d’une durée suffisante. On estime généralement que la durée de contact pour qualifier ce risque de "modéré" à "élevé" doit être au moins de 15 minutes. »
Des risques plus élevés pour les couples
Lorsque le diagnostic est confirmé, chaque personne « contact » est interrogée. Cela permet d’identifier si elle est restée très loin du patient et donc si elle a été exposée à risque négligeable. En fonction des réponses, Santé publique France pourra évaluer les risques et les qualifier de « faible » à « élevé ».
Ces dernières concernent « par exemple, la situation d’un couple où les contacts sont intimes et prolongés, rapprochés… Cela serait aussi le cas d’un soignant qui a pris en charge un patient et qui ne portait pas les mesures de précautions recommandées », détaille le Dr Bruno Coignard.
Un médecin généraliste contaminé
C’est ce qui est arrivé au sixième cas diagnostiqué en France. Ce médecin généraliste avait pris en charge deux malades chinois avant le début de l’alerte. Une enquête est en cours auprès de ses patients.
En cas de risque « modéré » à « élevé », les personnes doivent rester chez elles et prendre leur température deux fois par jour. Si des symptômes apparaissent, elles doivent à mettre un masque et appeler le SAMU.