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Coronavirus : deux nouveaux décès de médecins dans le Grand est

Deux médecins sont décédés dans le Grand Est des suites d'une contamination au coronavirus, alors que le gouvernement se prépare à prolonger le confinement de la population.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : Wikimedia Commons / CDC/Dr. Fred Murphy  

Deux médecins, originaires du Haut-Rhin et de Moselle, âgés respectivement de 66 ans et 60 ans, sont décédés le 22 mars dernier des suites d'une contamination au coronavirus, selon la clinique et le maire de la commune où les deux professionnels exerçaient.

Le 21 mars, un premier médecin âgé de 67 ans qui avait pris en charge les premiers patients atteints du Covid-19 était décédé à Compiègne (Oise).

« Il y a quelques centaines de soignants en Île-de-France qui sont positifs » au Covid-19, a affirmé ce 23 mars sur France Inter le professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris. « Je pense qu'on est suffisamment protégés à l'hôpital, mais je me pose la question des soignants en ville », a ajouté le médecin.

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« Rendre des comptes »

Le gouvernement « a pris ses responsabilités » et ne craint pas de « rendre des comptes » sur sa gestion de la crise du coronavirus devant une commission d'enquête parlementaire, selon sa porte-parole Sibeth Ndiaye alors que l'exécutif fait désormais face à un début de procès en imprévoyance de la part des oppositions politiques et d'une partie des milieux sanitaires.

Pour l'heure, le gouvernement se prépare à prolonger la durée du confinement de la population au-delà de la date initiale de fin mars.

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Quand arrivera le pic?

« Je n’ai aucune visibilité sur cette question, et je ne sais pas si quelqu'un en a », répond Philippe Juvin, en écho à des propos du ministre de la Santé Olivier Véran ce week-end.

L'infectiologue et ancien chef de service à la Pitié-Salpêtrière François Bricaire a estimé sur LCI que le pic pourrait intervenir « dans une huitaine de jours ».

La question du confinement total

« Je ne suis pas persuadé qu'il faut durcir » le confinement, a-t-il dit, en expliquant que le « restez chez vous » était, selon lui, « suffisant ».

Le président du Conseil scientifique chargé d'éclairer les décisions gouvernementales, Jean-François Delfraissy, a d'ores et déjà estimé que le confinement durerait « plus longtemps qu'annoncé ».

Le Conseil d'Etat a toutefois rejeté dimanche le scénario d'un « confinement total ».

Confinement local

Certains maires ont pris des mesures radicales. Dans la Drôme, Valence est passée au couvre-feu depuis samedi soir, de 21H00 à 06H00, jusqu’au 31 mars. La mesure a été prise aussi dimanche dans d’autres communes du département comme Romans-sur-Isère et Montélimar.

Sanctions

Sur près de 1,8 million de contrôles, les forces de l'ordre ont relevé plus de 90.000 infractions pour non-respect des restrictions depuis leur mise en place mardi, selon Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Conséquence de ce respect aléatoire: les sanctions ont été durcies. Les 135 euros d'amende forfaitaire passeront à 1.500 euros en cas de récidive « dans les 15 jours », et « quatre violations dans les trente jours » pourront valoir « 3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum ».

Hôpital militaire

Dans le Grand Est, on évacue des malades vers le sud de la France mais aussi vers l'Allemagne et la Suisse. L'hôpital de campagne du service de santé des armées devrait être opérationnel rapidement à Mulhouse.

« Les militaires ont travaillé tout le week-end. On y est quasiment », selon le ministère de la Défense. Le transfert des malades de Corse vers des hôpitaux marseillais s'est achevé « avec succès » dans la matinée.

Le problème des masques

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a annoncé la commande de 20 millions de masques de protection, dont un quart arriveront en milieu de semaine pour « doubler le nombre de masques donnés aux personnels soignants dans les hôpitaux, aux libéraux, mais aussi dans les Ehpad, les associations humanitaires ».

TGV et Intercités vont être gratuits dans toute la France pour les personnels médicaux et paramédicaux répondant aux appels de solidarité pour renforcer les hôpitaux.

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a annoncé de son côté que l'ensemble du personnel soignant bénéficiera d'un accès prioritaire dans l'essentiel des enseignes de la grande distribution pour s'y ravitailler.

Dépistage

Concernant l'utilisation de tests, réservés à certaines catégories de populations (fragiles, âgées, femmes enceintes, etc.), le gouvernement infléchit peu à peu sa doctrine et entend pouvoir les « multiplier », mais seulement au moment de « la levée du confinement ». Pas de dépistage massif immédiat, comme l'a pratiqué la Corée du Sud. Car il n'y a tout simplement pas assez de tests en France, selon Jean-François Delfraissy.

Pistes de traitement

Du côté des traitements, un essai clinique a été lancé dimanche dans au moins sept pays européens pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus. Il va inclure en tout 3.200 patients, dont 800 Français.

Concernant la chloroquine, l'un de ces traitements testés, « il faut très très rapidement qu’on sache si c’est efficace et qu’on produise très massivement ce produit dès maintenant », a affirmé le professeur Philippe Juvin.

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