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Coronavirus : un test pour tous à la sortie du confinement ?

Le gouvernement envisage de tester massivement les Français à la fin du confinement pour identifier et protéger les personnes qui ne seront pas immunisées. A condition que les tests sérologiques soient disponibles.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Crédits Photo : © fernando zhiminaicela / Pixabay

Dépister les populations, même les personnes sans symptôme. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vont dans ce sens et certains pays, comme la Corée du Sud, les ont appliquées à la lettre. Mais en France, ce n’est pas le cas faute de tests en quantité suffisante. Pour l’heure, le dépistage par test est réservé aux cas graves ou aux professionnels de santé exposés au virus.

Protéger les personnes non immunisées

Cela pourrait cependant changer au terme du confinement. "La France souhaite lors de la sortie du confinement réaliser une campagne de dépistage à grande échelle dans la population" avance un article du Journal International de Médecine (JIM) le 26 mars. Et le ministre de la Santé Olivier Véran l’a déjà annoncé : "lorsqu'il faudra sortir du confinement, nous nous préparons à dépister les cas grâce à la sérologie". L’objectif de ces tests sérologiques est double : mettre en place des mesures de protection et d’isolement pour les personnes qui n’auront pas encore été en contact avec le virus, mais aussi avoir une idée plus précise de l’ampleur de l’épidémie.

Rechercher les anticorps dans le sang

En pratique, de quoi s’agit-il ? Ces tests dits "sérologiques" reposent "sur le dépistage dans le sang de ce qu’on appelle des anticorps, que l’on a fabriqués en réponse à la maladie" expliquait à France 2  le 25 mars le professeur Arnaud Fontanet, directeur de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique de l’Elysée. Les anticorps sont en effet des molécules de défense fabriquées par l’organisme quand il est en contact avec un pathogène, comme le coronavirus. Ils restent dans le sang après l'infection et sont donc facilement détectables.

Sans ces tests, difficile de déterminer qui possède les anticorps - et est donc immunisé - et qui ne les possède pas, "car beaucoup de personnes ont pu faire des formes de la maladie très peu symptomatiques voire sans symptôme" rappelle le professeur Fontanet. Ces dernières seront quand même immunisées, mais sans avoir eu l’impression d’être malade.

Des tests réalisés "dans les prochaines semaines"

Problème : pour le moment, les tests sérologiques ne sont pas prêts. Aujourd’hui, seuls des tests qui détectent le génome du virus (tests "PCR") dans le nez ou la gorge des patients sont effectués. Et encore, en proportion modeste : "pas plus de 8.000 par jour", peut-être "20 ou 30.000 la semaine prochaine" rapporte le professeur Fontanet. En cause : un manque à la fois de produits réactifs pour réaliser ces tests et de kits de prélèvements. Et contrairement aux tests sérologiques, ces tests sont incapables de savoir si une personne est ou a été infectée et si elle est immunisée contre la maladie.

A en croire le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, les tests sérologiques pourront être "réalisés dans les prochaines semaines". En France, c’est la "Task Force Coronavirus" de l’Institut Pasteur qui travaille actuellement sur la mise au point de ces tests. Pour le moment, "aucun pays n’a transmis d’informations reposant sur l’utilisation de tests sérologiques encore moins à grande échelle" rapporte le JIM. Pourtant, "vous ne pouvez pas stopper une pandémie si vous ne savez pas qui est infecté" estimait lors d’une conférence de presse le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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