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COVID-19 : des centaines d’élèves infirmiers toujours pas rémunérés

De nombreux élèves infirmiers ont été mobilisés pendant la crise de la Covid-19 pour pallier le manque d’effectif des établissements hospitaliers. Pourtant, six mois après le début de la crise, ils sont des centaines à ne toujours pas avoir été payés.

Victoire Panouillet
Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : Creative Commons / Pxhere

Tous les soirs applaudis, mais toujours pas rémunérés. Alors que les Français rendaient hommage au corps hospitalier quotidiennement pendant le confinement, des centaines d’étudiants en soins infirmiers n’ont toujours pas été rémunérées.

Ils ont été mobilisés dès le début la crise sanitaire et ont travaillé comme aides-soignants pour des établissements de santé, dès la mi-mars. Certains d’entre eux ont été payés comme stagiaires, d’autres attendent toujours leur salaire. 

Le silence se brise

Dans la presse, les témoignages se multiplient. Une étudiante en troisième année d’école de soins infirmiers a raconté au Parisien que l’AP-HP lui devait quatre semaines de salaire, soit environ un chèque de 1 500 euros, pour le travail qu’elle a effectué à l’hôpital Henri-Mondor (Val-de-Marne).

De son côté, Mathieu Pailles, élève infirmier qui était en stage à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris), dénonce au Midi Libre les conditions dans lesquelles il a été appelé pour effectuer son stage : “On a été mobilisés en tant qu’aides-soignants, à temps plein, sans contrat de travail”.

Ces mauvaises conditions de travail lors des stages sont dénoncées depuis des années. En 2018, Raphaëlle Jean-Louis racontait son expérience de "souffre-douleur" d'une équipe hospitalière dans un livre intitulé "Diplômé délivré(e), parole affranchie d'une étudiante infirmière"

Un métier essentiel, mais dévalorisé

Le coronavirus a permis de médiatiser le rôle essentiel des infirmiers au sein du corps hospitalier. Il a également permis de mettre en lumière les désavantages de cet emploi : métier invisibilisé, mal-payé, pénible, en manque d'effectifs depuis de nombreuses années. 

Pour pallier cela, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé en mai qu’il prévoyait une revalorisation des salaires des soignants -et notamment des infirmiers-, ainsi qu’un assouplissement du temps de travail. "Je souhaite que, rapidement, nous puissions atteindre un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne", a-t-il déclaré. Une différence de salaire qui s’élève à 300 euros par mois en moyenne, selon une étude de l’OCDE.

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