Covid 19 : la progression du variant britannique s’intensifie
Le variant britannique continue de gagner du terrain. Selon l'INSERM, il devrait devenir majoritaire en France fin-février ou début mars.
"L'ancien" variant du coronavirus régresse mais le britannique, lui, continue sa progression. D’après les derniers scénarios élaborés par des chercheurs de l’Inserm, le variant britannique pourrait devenir dominant en France la dernière semaine de février ou la première semaine de mars. Leurs résultats, mis en ligne le 14 février sur la plateforme Epicx-lab, confirment leurs précédentes estimations.
Un équilibre fragile
Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé des modèles mathématiques mis à jour grâce aux résultats de la première enquête Flash sur la circulation du variant britannique.
Premier point que ces modèles permettent de comprendre : la stabilisation des hospitalisations observées actuellement résulte d’un équilibre entre deux dynamiques qui s’opposent. D’une part, le recul de la souche "ancienne" avec un taux de reproduction R effectif inférieur à 1. Et d’autre part, la croissance rapide du variant britannique.
Ce qui conduit à un second point : cet équilibre ne devrait pas durer longtemps. Car le variant britannique continue de gagner du terrain et devrait donc faire pencher la balance vers une hausse du nombre de contaminations, d’hospitalisations et de décès.
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Le variant anglais dominant d’ici début mars
Les courbes devraient donc repartir à la hausse, mais quand ? Dès que le variant britannique sera majoritaire, c’est-à-dire qu’il représentera plus de 50% des contaminations. A l’échelle nationale, ce seuil devrait être franchi "fin février - début mars", selon les chercheurs.
Actuellement, selon les dernières données des laboratoires Cerba – leader du secteur qui possède environ 500 laboratoires d’analyses médicales en France – sur 4.000 criblages réalisés par jour dans le pays, les analyses trouvent "en moyenne 35% de variant anglais" expliquait le 15 février sa présidente directrice générale Sylvie Cado au micro de franceinfo.
Quatre régions plus touchées
Mais localement, les chiffres sont plus élevés. En Île-de-France notamment, l’Inserm prévoit une augmentation du variant britannique mi-février.
Ce que confirme Sylvie Cado. Ses laboratoires franciliens comptent 40 à 45% de cas dus aux variants britanniques. D’autres régions affichent des taux plus élevés que la moyenne nationale, à savoir les régions Provence-Alpes-Côte-D’azur, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France.
"Gagner du temps" avant un nouveau pic ?
A quoi faut-il s’attendre, selon ces spécialistes ? "Dans l'absence de mesures de contrôle renforcée, une croissance rapide des cas est attendue dans les semaines à venir" préviennent les chercheurs de l’Inserm.
Plusieurs facteurs pourraient néanmoins aider à "gagner du temps avant la résurgence de cas " : "les mesures supplémentaires prises le 31 janvier, un éventuel ralentissement induit par les vacances scolaires d’hiver et un renforcement de la stratégie tester-tracer-isoler."
Quant à la vaccination, elle constitue un moyen de lutte efficace mais son impact ne devrait pas se faire sentir avant le mois d’avril, préviennent d’ores et déjà les chercheurs.