Covid-19 : la souffrance des jeunes soignants face à la pandémie
L’épidémie de Covid-19 et ses conséquences économiques et sociales affectent de plus en plus la santé mentale des Français et notamment celle des étudiants. Parmi eux, les futurs soignants actuellement en première ligne face à la troisième vague.
Pour épauler les professionnels de santé en première ligne, de nombreux étudiants ont prêté main forte, depuis un an, dans les hôpitaux pour faire face à la crise. Futurs médecins, infirmiers ou aides-soignants… Ces étudiants sont particulièrement fragilisés par la crise sanitaire.
« J’ai craqué plusieurs fois »
Divine, étudiante en 2e année de soins infirmiers, a été mobilisée dans le service de rééducation d’un EHPAD en Moselle, et en pneumologie : “Nous, en tant qu'étudiant, on devait se gérer seul, gérer notre pression, notre stress. J’ai craqué plusieurs fois pendant la première vague, j’ai même craqué avec mes tutrices et tuteurs, parce que c’était catastrophique au début”.
« Une image qui restera gravée »
En médecine aussi, des externes sont venus en renfort, comme Ludivine, mobilisée en service de réanimation, à Metz.
“C’était la première fois que je mettais les pieds en réanimation et c’est vrai que c’était assez angoissant de voir cette succession de lits avec des gens inconscients, intubés, ventilés, qui étaient plus ou moins âgés et avec un pronostic vital engagé. Ça, c’est vraiment une image qui restera gravée”, décrit Ludivine, étudiante en 5ème année de médecine.
Parmi les épreuves marquantes, la confrontation à la mort parfois accompagnée d’un sentiment d’impuissance.
« Est-ce que je suis apte ? »
“On se sent démuni. Et je me suis même posé la question : est-ce que je suis apte à faire ce métier ?”, raconte Divine, étudiante en 2ème année de soins infirmiers.
Ces doutes, Charlie Simon les entend souvent. Interne en psychiatrie, elle est membre d’un groupe de soutien pour les étudiants et internes en médecine. Pendant la crise, elle a reçu deux fois plus d’appels à l’aide que d’habitude.
Un dispositif pour les prendre en charge
“C’est très dur en tant qu’interne, et même en tant que médecin, de demander de l’aide, parce qu’on est médecin et qu'on devrait pouvoir gérer nos propres soucis. Et ils n’ont pas envie que ça se répercute sur leur boulot, ni sur leur carrière. Certains internes étaient en difficulté psychologique, psychiatrique, parfois en détresse.
Et avant de se retrouver avec des internes qui sont hospitalisés ou, comme ça a été le cas dernièrement, qui se suicident malheureusement, on a mis en place ce dispositif pour les prendre en charge, avant qu’on arrive à cette urgence”, explique-t-elle.
Un soutien indispensable, alors que la France connaît une troisième vague d’épidémie de Covid-19.