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Covid : des séquelles permanentes chez un tiers des patients ?

Une part importante de patients guéris du coronavirus pourraient souffrir de fatigue chronique, de troubles pulmonaires, psychologiques et cérébraux permanents, selon un document de la NHS, le système de santé britannique.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Marko Aliaksandr

Un tiers des patients affectés à vie ? C’est l’alerte du NHS, le système de santé publique britannique, dans un document de conseils consulté par le média The Telegraph. Selon les experts du NHS, des séquelles à la fois au niveau des poumons mais aussi en termes de fatigue chronique et de troubles psychologiques sont à craindre pour 30% des patients guéris du Covid.

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Plus d’un million de Britanniques concernés

Un chiffre qui s’inspire des autres coronavirus et des enseignements que les médecins ont pu tirer de ces épidémies. Ainsi, environ 30% des survivants de l’épidémie mondiale de SRAS causée par le premier SARS-CoV et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) ont connu une déficience physiologique persistante et une fibrose pulmonaire, caractérisée par lésions et des cicatrices au niveau des poumons.

A l’aune des chiffres officiels, ces séquelles concerneraient au moins 100.000 Britanniques, probablement davantage. "Selon certaines estimations, environ 3,5 millions de personnes au Royaume-Uni sont susceptibles d’avoir été infectées par le Covid, ce qui signifie que plus d’un million de personnes pourraient être confrontées à des conséquences à long terme" note en effet le Telegraph.
En France, cela représenterait au minimum 53.000 personnes, en s’appuyant sur les chiffres officiels qui comptent 160.750 cas confirmés par des tests.

Fibrose pulmonaire et pneumonies

Mais quelles séquelles craignent les spécialistes ? Au niveau des poumons, il pourrait s’agir comme pour le SARS et le MERS de fibrose pulmonaire et d’une altération de la fonction respiratoire. Le professeur Peter Openshaw, immunologiste à l’Imperial College de Londres interrogé par le Telegraph s’inquiète de deux facteurs.

Le premier concerne les caillots qui peuvent couper l’irrigation de certaines régions pulmonaires et le second la formation de tissus cicatriciels à l’origine de pneumonies chroniques, due à l’inflammation des poumons que provoque le coronavirus.

Déficience cognitive, fatigue chronique…

Au niveau cérébral, le NHS s’inquiète d’une "déficience cognitive établie" pour un patient ayant été en réanimation sur cinq. Des dommages légers au niveau du fonctionnement du cerveau peuvent par ailleurs être observés chez un quart des patients qui ont souffert de détresse respiratoire aiguë.

Un symptôme qui peut, selon le NHS, "augmenter le risque de maladies dégénératives telles que la maladie d'Alzheimer". Mais ce qui préoccupe le plus les experts est "le risque de fatigue prolongée ou chronique", contre laquelle un traitement rapide doit être mis en place pour réduire le risque de persistance.

Des jeunes en bonne santé aussi touchés

Fait préoccupant, relevé par le NHS : ces séquelles à long terme ne concernent pas que des patients âgés ou souffrant de pathologies chroniques. La docteure Hilary Floyd, directrice clinique du Centre Seacole du NHS, a ainsi déclaré au Telegraph avoir été "choquée par le nombre de ses jeunes patients, dont des personnes en bonne santé qui avaient entre 40 et 50 ans lorsque le virus a frappé, qui sont maintenant confrontés à une fatigue et un handicap à long terme."

Et le constat est pire lorsqu’un passage en réanimation a été nécessaire. "Jusqu’à la moitié des patients traités dans les unités de soins intensifs pour un coronavirus peuvent se retrouver avec des « déficiences physiques, cognitives et psychologiques persistantes », y compris une fatigue chronique" note le NHS.

"Nous ne savons pas ce qu’est le long terme"

Mais combien de temps ces séquelles peuvent-elles durer ? "Nous ne savons pas ce qu’est le long terme. Nous ne savons pas si la génération qui a aujourd’hui la cinquantaine et la soixantaine sera beaucoup plus fragile ou aura un risque de démence dans 20 ans" s’inquiète la docteure Floyd.

En France, des consultations dédiées aux personnes qui souffrent de symptômes persistants sont progressivement mises en place. C’est déjà le cas à l’hôpital Foch, à Suresnes (Hauts-de-Seine), qui propose une prise en charge pluridisciplinaire des malades dont les symptômes réapparaissent régulièrement.

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