Covid : La France assure avoir du remdesivir en quantité suffisante
La France affirme avoir suffisamment de stock de l’antiviral remdesivir pour ses patients atteints de Covid-19, alors que les États-Unis ont acheté la quasi-totalité de la production des trois prochains mois.
"La France s'est assurée de la disponibilité de doses suffisantes". C’est ce qu’affirme l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour l’antiviral remdesivir, le premier médicament à avoir montré une relative efficacité pour traiter le Covid-19. Cette déclaration survient alors que les États-Unis ont révélé avoir acheté 92% de la production de ce médicament au laboratoire fabricant Gilead pour les trois prochains mois.
Un traitement normal de six flacons en cinq jours représente un coût de 2.340 dollars, puisque le laboratoire Gilead a fixé le prix à 390 dollars par flacon dans tous les pays développés.
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Mise sur le marché conditionnelle en Europe
"En vue de sécuriser l'accès au médicament remdesivir sur le territoire national, la France s'est assurée de la disponibilité de doses suffisantes auprès du laboratoire Gilead", a indiqué l'ANSM, interrogée par l'AFP. "Les patients atteints du Covid-19 pourront ainsi continuer à bénéficier de ce traitement", a-t-elle ajouté.
Cet antiviral a reçu le 3 juillet une autorisation de mise sur le marché conditionnelle dans l'Union européenne, moins d'un mois après le dépôt de la demande. Cette procédure permet aux médicaments "qui répondent à un besoin médical non satisfait" d'être commercialisés avec des données moins complètes que prévu, si le bénéfice estimé est supérieur aux risques connus.
130 patients ont déjà reçu ce traitement en France
Le remdesivir avait déjà été approuvé aux Etats-Unis le 1er mai après des essais cliniques montrant qu'il réduisait de quatre jours la durée de rétablissement des malades graves du Covid-19.
Le remdesivir était jusqu'à présent disponible en France dans le cadre des essais cliniques, ou au travers d'un usage compassionnel chez des patients ne pouvant pas être inclus dans les essais. Depuis janvier 2020, 130 patients ont ainsi été pris en charge avec ce traitement à l'hôpital en dehors des essais cliniques, précise l'ANSM.
L'annonce de la mainmise du gouvernement américain avait fait craindre une pénurie du médicament dans le reste du monde, mais l'Allemagne et le Royaume-Uni avaient rapidement assuré disposer de stocks suffisants pour traiter leurs patients.