Covid : la perspective du reconfinement se confirme
"Il y a urgence" selon Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique. Face à la circulation en France des variants du coronavirus, la probabilité d'un troisième confinement s'accroît.
"Il faudra probablement aller vers un confinement" dont les conditions relèvent d'une "décision politique", a déclaré le 24 janvier sur BFMTV le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy. "Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique", a-t-il ajouté.
Car sur le plan sanitaire, la circulation des variants, qui doit être mesurée plus finement après une nouvelle enquête "flash", programmée le 26 et le 27 janvier, "change complètement la donne", ajoute le médecin. Atteignant déjà des niveaux de 7 à 9% des cas dans certaines régions, ces variants entraînent "l'équivalent d'une deuxième pandémie", selon lui.
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"Des mesures supplémentaires"
Côté gouvernement, le ministre de la Santé Olivier Véran a dit attendre "d'être fixé sur les effets du couvre-feu" généralisé. "On le saura la semaine prochaine", a-t-il précisé au Journal du Dimanche. "Si ça ne baisse pas et si les variants [du Covid] commencent à se diffuser partout", le gouvernement "prendra des mesures supplémentaires", prévient-il. "Et cela s'appelle le confinement."
"Il n'y a pas de décision prise, et les prochains jours seront décisifs", a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, lors de l'émission de France 3 Dimanche en Politique. Mais "par principe, tous les scenarii sont sur la table".
A l'instar de Jean-François Delfraissy, les médecins estiment la question tranchée. Le confinement est "nécessaire pour nous permettre de repartir et de rebondir à la fin du printemps et de l'été avec toute la France qui veut se mettre au travail", a déclaré sur Franceinfo Denis Malvy, membre du Conseil scientifique et chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux.
Saturation des hôpitaux
"Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c'est dans quel délai", a renchéri Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Antoine, dans Le grand jury sur RTL/Le Figaro/LCI. Plusieurs indicateurs montrent que "nous arrivons à un seuil de saturation du système hospitalier".
Et le nombre de malades hospitalisés a encore augmenté dimanche, à 26.357, soit un bon millier de plus qu'il y a une semaine. Les services de réanimation -où sont les cas les plus graves- comptent eux près de 3.000 malades (2.955), contre 2.766 sept jours auparavant.
La question des écoles
Faudra-t-il fermer ou non les écoles cette fois ? "C'est une décision éminemment politique", a précisé le président du Conseil scientifique, qui plaide également pour un "auto-isolement volontaire" des personnes âgées et fragiles en attente de vaccination, alors que "toute une génération de jeunes ne vit plus" du fait des mesures sanitaires.
La présidente de la Haute Autorité de Santé, Dominique Le Guludec, affirmait sur France Inter ce 25 janvier : "on a tous appris que les écoles, c’est ce qu’il fallait fermer en dernier". D’après la professeure, de nouveaux outils seront bientôt disponibles pour tester les enfants, notamment les tests salivaires.
"La situation permet la continuité scolaire. Mais nous sommes vigilants", assure pour sa part le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer au JDD. "Tout notre travail consiste à éviter" une fermeture des établissements, "même si elle reste concevable en cas de nécessité absolue. L'école reste essentielle pour nos enfants".