Covid : le virus était déjà présent en France en novembre 2019
Le coronavirus circulait déjà en France fin 2019, selon une nouvelle étude française. Elle révèle la présence d’anticorps anti covid dans des échantillons sanguins prélevés avant l’arrivée officielle du virus en Europe.
Le coronavirus était déjà présent en France à l’automne 2019. C’est ce qu’affirme une étude publiée le 6 février 2021 dans l’European Journal of Epidemiology. Les chercheurs parisiens et marseillais qui signent cette publication révèlent que le SARS-CoV-2 n’est pas arrivé en France fin janvier 2020, mais qu’il circulait déjà sur le sol français en novembre 2019.
Plus de 9.000 échantillons sanguins analysés
Des précédentes études leur avaient mis la puce à l’oreille. Des analyses a posteriori de scanners thoraciques réalisés à l’hôpital Albert Schweitzer de Colmar (Alsace) avaient déjà montré des cas probables de covid-19 dans ce département dès le 16 novembre 2019.
De même, des prélèvements sanguins effectués dans les hôpitaux Avicenne de Bobigny et Jean Verdier de Bondy faisaient état de la présence possible du virus dès le mois de décembre 2019 en Seine-Saint-Denis.
Pour cette nouvelle étude de plus grande ampleur, les chercheurs ont rassemblé 9.144 échantillons sanguins collectés sur des adultes issus de la cohorte Constances1 en France. Les prélèvements avaient eu lieu entre le 4 novembre 2019 et le 16 mars 2020, dans 12 régions différentes.
13 échantillons positifs avant janvier 2020
Les chercheurs ont réalisé un test de détection d’anticorps anti SARS-CoV-2, les immunoglobulines. En cas de doute, ce test a été confirmé par un test détectant les anticorps neutralisants dirigés contre le coronavirus.
Parmi tous les échantillons, 353 présentaient une sérologie positive au moment des prélèvements. Or 13 de ces échantillons avaient été récoltés entre novembre 2019 et janvier 2020, soit avant l’arrivée officielle du coronavirus sur le territoire.
Voyage, symptômes ou cas contact
11 de ces participants ont répondu à un questionnaire supplémentaire, qui a permis de valider ces résultats. La plupart d’entre eux présentaient une histoire cohérente avec une infection : soit ils avaient développé des symptômes attribuables au covid la semaine précédant le prélèvement, soit ils avaient été en contact avec une personne qui présentait de tels symptômes, soit ils étaient soignants, soit ils avaient voyagé peu de temps avant le prélèvement.
Un cas de réinfection ?
Et un des participants en particulier a retenu l’attention des chercheurs. Le test sérologique réalisé sur son échantillon sanguin de novembre 2019 était positif. Testé à nouveau en juillet 2020, il n’avait alors plus d’anticorps neutralisant.
Et en septembre 2020, il réalise un test PCR à la suite de symptômes évocateurs du covid. Test qui s’avère positif et qui pourrait donc témoigner d’une "possible réinfection", notent les chercheurs.
Pour confirmer la possibilité d’une réinfection en moins d’un an, mais aussi pour dresser un historique précis de l’arrivée du virus en France, il faut maintenant analyser davantage d’échantillons prélevés avant le mois de novembre 2019.
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1 Cohorte épidémiologique lancée en 2012 en France comptant plus de 200.000 participants.