Covid : les réanimations des hôpitaux privés « pourraient être doublées »
Les hôpitaux privés sont prêts à prendre en charge davantage de patients afin de soulager leurs homologues publics. Les explications du président de la Fédération des Hôpitaux Privés Lamine Gharbi.
La Fédération des Hôpitaux Privés (FHP) souhaite augmenter ses capacités pour soulager l’afflux des patients Covid. « Nos établissements disposent de prés de 2000 lits de réanimation, pour la plupart dédiés aux patients Covid, mais il n’y a pas que la réanimation ! L’ensemble de nos établissements est mobilisé aujourd’hui, pour les soins de suite ou la prise en charge des patients en chirurgie non Covid », explique Lamine Gharbi, le président de la FHP.
S’il admet que « la coopération n’a pas été fluide au tout début » de l’épidémie, Lamine Gharbi affirme qu’aujourd’hui elle se passe bien. « C’est cette réalité qu’il faut retenir, même s’il peut subsister quelques rares exceptions aux règles de bon fonctionnement en vigueur partout en France », insiste-t-il.
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Organiser la coopération
La lutte contre l’épidémie est coordonnée à l’échelle régionale, par les ARS (Agences régionales de Santé). Dans tous les territoires, elles accompagnent les établissements pour gérer le flux de patients en fonction des lits disponibles. Au besoin, elles organisent des transferts.
« Dans le même temps, les établissements publics et privés communiquent directement entre eux pour partager l’information », précise Lamine Gharbi « Quand l’urgence le commande, ils se répartissent les prises en charge selon leurs ressources. Concrètement, cela se fait par le biais d’applications de messagerie. Naturellement, le dispositif varie en fonction des territoires, selon qu’ils sont plus ou moins touchés par le virus et selon le nombre d’établissements », complète-t-il.
Renforcer la collaboration public/privé
D’après M. Gharbi, la coopération peut encore s’accentuer entre public et privé. Les 1030 hôpitaux privés et cliniques répartis sur tout le territoire comptent près de 40 000 lits de chirurgie, 18 000 lits de médecine et 3000 lits de soin continu, selon le président de la FHP.
« Nos capacités en lits de réanimation, proches de 2000 lits, pourraient être doublées pour monter à 4000 lits. En Ile-de-France, par exemple, le privé pourrait prendre en charge 25 à 30% des patients hospitalisés en réanimation comme nous l’avions fait pendant de la première vague. Lors du pic, nous avions accueilli 27% des réanimations », raconte-t-il. « Sans le privé, le système de santé français n’aurait pas pu faire face à la crise sanitaire que nous vivons. »