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Covid : les tests antigéniques rapides sont-ils fiables ?

Les tests antigéniques détectent efficacement le coronavirus chez les patients symptomatiques pendant les trois premiers jours, selon l’AP-HP. Mais ils sont moins performants que les tests PCR, qui restent la référence.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : © Shutterstock / exebiche

Des "performances globalement satisfaisantes" pour dépister l’infection au coronavirus. C’est la conclusion de l'hôpital francilien Henri Mondor (AP-HP) pour quatre des six tests rapides antigéniques qu’il a évalués dans une étude.

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Sensibilité et spécificité

En quoi consistent ces tests ? Ils sont réalisés, comme les tests PCR de référence, au moyen d’un prélèvement dans le nez. Leurs résultats sont disponibles très rapidement, en 15 à 30 minutes environ et sont donc commercialisés comme tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) individuels.

L’hôpital Henri Mondor a ici évalué deux facteurs : la sensibilité du test, c’est-à-dire sa capacité à identifier les sujets positifs, et sa spécificité, c’est-à-dire sa capacité à identifier les sujets négatifs.

80% de détection les trois premiers jours

Résultat : pour des patients symptomatiques et pour les cas contacts, leurs performances sont moins bonnes que le test PCR, car ces tests antigéniques sont moins sensibles, estiment les auteurs. Et pour cause : les tests antigéniques détectent des protéines virales alors que le test PCR détecte le matériel génétique du virus, en le multipliant, ce qui rend ce test plus performant.

Ainsi, pour les plus performants d’entre eux, la capacité à détecter les sujets infectés est proche de 80%, mais pendant les trois premiers jours de symptômes seulement.

"On rate deux positifs sur cinq"

En revanche, au-delà de ces trois jours, "la sensibilité globale, donc la capacité à détecter les sujets infectés, est de l'ordre de 60% c'est-à-dire bien inférieure au test de référence PCR". Ce qui fait qu'"on rate deux positifs sur cinq par rapport à la PCR", remarque le professeur Jean-Michel Pawlotsky (Inserm/Henri Mondor, Créteil) qui a coordonné l'étude.

Autrement dit, avec ces tests, "on détecte bien les gens à très forte charge virale, les plus contagieux, (mais) on rate beaucoup ceux dont la charge virale est faible", précise le professeur Pawlotsky. Pour lui, ces tests auront surtout une utilité dans "le dépistage de masse".

Aéroports, universités, collectivités…

Parmi les six tests antigéniques TROD évalués, les tests Abbott, Biosynex et AAZ ont fait la preuve des meilleures performances. Ils sont donc selon l’AP-HP compatibles avec leur utilisation dans le cadre de dépistages de masse en population où la fréquence de l'infection est faible (de 1 à 5%), par exemple aux arrivées aux aéroports, dans les universités, les entreprises ou encore les collectivités.
Le test Biosensor a montré une performance "acceptable", tandis que deux autres ont eu des performances "nettement moins bonnes".

Les résultats de ces travaux d'évaluation ont été transmis à la Haute autorité de santé (HAS) qui poursuit ces études, mais qui a déjà donné son feu vert aux tests antigéniques pour les sujets symptomatiques uniquement.
A l’heure actuelle, pour des raisons réglementaires, les tests rapides antigéniques positifs doivent toujours faire l'objet d'une confirmation par test PCR.

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