Covid : l’hôpital de Rouen ouvre une unité de réanimation éphémère
En Normandie, les patients covid sont bien plus nombreux qu’au printemps dernier. Le CHU de Rouen vient de créer une unité éphémère de réanimation, en plus du service déjà existant.
Première arrivée de la journée pour les infirmiers de la nouvelle unité de réanimation du CHU de Rouen. Il s'agit d’un jeune retraité, sans problème de santé particulier, atteint de la covid-19. L’homme a du mal à respirer et doit être maintenu sous oxygène.
L’infirmière tente de le rassurer. “C'est ce qu’on appelle les lunettes qui vont vous apporter l’oxygène. Ce sont des petits tubes. Ça va être mis dans votre nez pour vous apporter de l’oxygène qui va être un peu chaud.”
Dans ces couloirs en temps normal, des patients viennent pour des chirurgies plastiques et orthopédiques. Mais, avec l’épidémie, le service a été mis à l’arrêt et transformé en unité de réanimation temporaire.
19 chambres ont été ainsi réaménagées. Jean-Philippe Didisse, cadre de santé en réanimation au CHU de Rouen (76), explique : “ pour les besoins de la réanimation, nous avons dû rajouter un respirateur, une colonne de SAP c’est-à-dire de seringue auto-pulsée et un monitorage de surveillance pour le patient”. Ces équipements viennent des blocs opératoires et des salles de réveil de l’hôpital. Dans le service de réanimation éphémère, d’autres chambres font office de réserve de médicaments.
Une unité de réanimation montée en une semaine seulement
Pour rendre l’unité de réanimation opérationnelle, il a fallu une semaine aux équipes. Le Dr Philippe Gouin, médecin anesthésiste-réanimateur en charge de l’unité de réanimation temporaire, explique : “on a pu avoir les personnels soignants et les médecins parce qu’on a déprogrammé une partie de l’activité chirurgicale du CHU. Cela a donc libéré des forces vives, notamment des infirmiers anesthésistes.”
Simon et Steven sont étudiants en deuxième année pour devenir infirmiers-anesthésistes. Ils sont venus prêter main forte à l’équipe médicale. Certains ont bénéficié de formations accélérées en une semaine, d’autres, comme Amandine Toudic déjà infirmière en réanimation, connaissent bien l’exercice.
Des soignants venus d’autres service en renfort
Mais tous sont volontaires pour travailler auprès des patients COVID. “Ça permet d’avoir une meilleure organisation du service, une cohésion de l’équipe, explique Amandine Toudic. On découvre de nouvelles pathologies, de nouveaux patients, bien évidemment, et en même temps on aide pour la suite de la prise en charge.”
Dans les prochaines semaines, le CHU de Rouen prévoit d’ouvrir une deuxième unité de réanimation temporaire. En Normandie, plus de 130 personnes infectés par la COVID-19 sont hospitalisées en réanimation.