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Covid : pourquoi la mortalité a triplé dans certaines villes d’Île-de-France

Le taux de mortalité a triplé dans certaines communes franciliennes pendant l’épidémie de Covid-19, révèle l’Observatoire régional de santé. Le contexte social et urbain serait davantage en cause que l'âge de la population.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : © Shutterstock / martinbertrand.fr

Une surmortalité parfois trois fois supérieure à la moyenne. En Ile-de-France, certaines communes ont particulièrement été frappées par la crise du coronavirus. Age, conditions sociales, accès aux soins… plusieurs facteurs expliquent ces chiffres, selon une étude de l’Observatoire régional de santé (ORS) publiée le 30 juin 2020 et dévoilée par Le Parisien.

Cette analyse réalisée en collaboration avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a tout d’abord comptabilisé les décès survenus en mars et en avril 2020, pendant la phase ascendante de l’épidémie de Covid-19 en France, pour l’ensemble des intercommunalités franciliennes et pour 1.222 communes. Les experts ont pris en compte le lieu de résidence des personnes décédées et non le lieu du décès, puisque les patients ne sont pas toujours hospitalisés dans leur ville de résidence.

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Une mortalité en hausse de début mars à mi-avril

Premier constat : la mortalité générale, due au Covid-19 ou à d’autres causes, a bien augmenté de début mars à mi-avril, puis s’est stabilisée au cours de la dernière quinzaine d’avril. Cette surmortalité est en hausse dans toutes les agglomérations franciliennes de début mars à mi-avril mais il existe de fortes disparités territoriales, note l’ORS.

Ainsi, au niveau intercommunal, les maximums sont atteints en Seine-Saint-Denis pour Plaine Commune et Est-Ensemble et dans le Val-d’Oise pour Roissy-Pays de France. Dans ces trois secteurs, la surmortalité est 2,4 à 2,5 fois plus élevée que celle observée en moyenne annuelle sur les cinq années précédentes.

A l’échelle communale, ce sont les villes de Sarcelles et Gonesse (Val-d’Oise), Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), Fleury-Mérogis et Grigny (Essonne), Villeneuve-la-Garenne et Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Epinay et le Bourget (Seine-Saint-Denis) qui sont les plus touchées, avec des taux de mortalité trois fois plus forts que la moyenne.

Une population pourtant "relativement jeune"

"Pourtant, ces secteurs où la surmortalité en période de Covid-19 semble particulièrement marquée, se caractérisent par une population relativement jeune alors que la mortalité par Covid-19 touche particulièrement les plus âgés" remarque l’ORS. L’âge ne serait donc pas le seul facteur explicatif dans cette surmortalité.

Pour l’ORS, la carte de la surmortalité semble "avoir plus de lien avec la géographie sociale et urbaine". Les communes et intercommunalités les plus touchées sont en effet des secteurs d’habitation dense et socialement défavorisées. "On le savait, mais le virus a été un accélérateur des inégalités, touchant plus fortement les territoires où se concentre la pauvreté avec des populations plus exposées aux contaminations, dans leurs logements, leurs emplois, fragilisées par davantage de comorbidités" explique au Parisien Aurélien Rousseau, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Île-de-France.

Prochain objectif, pour l’ORS : utiliser les données de l’Insee pour "procéder à des analyses plus poussées des corrélations entre surmortalité, caractéristiques socio-démographies des populations et contextes de vie", révèle enfin l’Observatoire.

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