Covid : un stress post-traumatique après l’hospitalisation
Depuis le début de l’épidémie, des milliers de patients ont dû être hospitalisés, notamment en réanimation, à cause du coronavirus. Certains souffrent ensuite de stress post-traumatique.
Huit mois plus tard, ce souvenir la hante encore. En avril dernier, Jocelyne, 66 ans, contractait la COVID-19. Elle a dû être hospitalisée en urgence au CHU de Lille et placée sous oxygène. Cet épisode a laissé des traces. “A l’hôpital, j’avais toujours peur de perdre l’oxygène en dormant. Du coup, mon cauchemar, c’était toujours la même chose : je perdais l’oxygène. J’étais dans une peur, si ce n’est de mort, mais au moins de danger. J’avais aussi des flashs dans la journée et je pleurais pour un rien.”
Le traumatisme de l’hospitalisation
Jocelyne a développé un syndrome de stress post-traumatique. Pour beaucoup de patients tombés malades au printemps dernier, le diagnostic, l’hospitalisation et le passage en réanimation sont vécus comme un traumatisme, qui peut laisser des séquelles psychologiques.
C’est pourquoi le Dr Mathilde Horn, psychiatre au CHU de Lille, et son équipe ont mis en place un suivi régulier pour ces patients traumatisés. “Ce sont des personnes qui pour la plupart sont en bonne santé mais qui du jour au lendemain se croient mourir. On a constaté que dans la phase aigüe de la maladie, un tiers des patients étaient en stress aigu. Et quand on les rappelle un mois après, 7% présentent un syndrome de stress post-traumatique.”
Le CHU de Lille propose un suivi psychologique
Jocelyne voit ainsi une psychologue du CHU de Lille deux fois par semaine. Peu à peu, elle apprend à accepter et gérer ses angoisses pour reprendre une vie normale. Ces patients n’ont la plupart du temps pas d’antécédent psychiatrique. La priorité, c’est de les détecter le plus vite possible pour leur proposer une prise en charge adaptée.