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Décès en Ehpad lors de la première vague : les familles veulent des réponses

Manque de matériels, de masques, usage abusif de sédatifs … Familles, soignants et associations se sont constitués en class action pour obtenir des informations sur la gestion de la première vague de Covid-19 dans les Ehpad.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Entre avril 2020 et mars 2021, près de 25 000 personnes sont mortes en Ehpad ou dans des établissements médico-sociaux du coronavirus. Soit près d’un tiers des décès dûs à la pandémie en France. 

Des proches endeuillés

Ce 3 mars au tribunal de Grande Instance de Paris, des familles sont en attente de réponses. Raphaël Caumission a perdu sa mère en Ehpad le 4 avril dernier. 

« La veille de son décès, coup de téléphone du docteur qui me dit : « On l’a installée sur un lit par terre, on lui a mis une sonde pour l'alimenter en eau pour pas que les reins se bloquent, mais ça va aller, je lui ai administré deux gouttes de rivotril sur la bouche. » Le lendemain elle était décédée. » 

Familles endeuillées, soignants, associations de patients, ils lancent une action commune pour comprendre ce qu'il s’est passé. 
« Ce pour quoi je suis là aussi aujourd'hui, c’est qu’on se retrouve nous les enfants avec une culpabilité énorme, ajoute Raphaël Caumission. C'est-à-dire nos parents nous auraient sauvé de tout, du feu de la guerre, de tout, or nous les enfants nous ne sommes pas arrivés à sauver nos parents. Nous pensions les mettre en sécurité dans un Ehpad et c’est tout le contraire s’est passé.» 

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Exigence de transparence

Grâce à cette démarche, les requérants espèrent obliger les établissements et les pouvoirs publics à faire le bilan de la gestion de cette première vague meurtrière.

« Nous aujourd’hui ce qu'on réclame, c’est de de la transparence, explique Sabrina Deliry, co-fondatrice du Cercle des proches aidants en Ehpad. Collectivement on se dit que si on ne tire pas les leçons de la première vague, si on ne fait pas une photo réelle, si on ne met pas en avant des responsabilités, comment vous voulez faire en sorte que cela ne se reproduise pas ? Ce n'est pas possible. »

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Silence des établissements et des autorités

Où étaient les masques ? A-t-on trié les malades ? A-t-on administré du rivotril, un puissant sédatif, aux résidents d’Ehpad au lieu de les soigner ? Tous comptent sur l’appui du juge pour obtenir des réponses. Ils espèrent faire sortir les autorités sanitaires, les établissements de santé et la grande distribution de leur silence. 

« S’ils refusent de communiquer cette information, interroge Me Christophe Lèguevaques, avocat des requérants, c’est peut-être qu'ils ont quelque chose à cacher. C'est pour cela que le juge doit intervenir pour leur imposer de donner l’information que nous recherchons. Par exemple, nous avons demandé à chaque Ehpad, pouvez-vous nous dire quels sont les stocks de Rivotril que vous avez eus, quand les avez-vous achetés, quand les avez-vous utilisés, combien de personnes sont mortes, combien avez-vous fait de tests, est-ce que vous avez le consentement de ces personnes etc » 

Le juge décidera si oui ou non, les autorités doivent fournir ces informations. Elles pourraient servir de preuves dans d’éventuels futurs procès, au civil ou au pénal. 

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