Des masques grand public bientôt disponibles en pharmacie
Depuis le 25 avril, les pharmaciens ont de nouveau l'autorisation de distribuer des masques au grand public. Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens, appelle toutefois à ne pas se précipiter pour s'en procurer.
Alors que la fin du confinement est annoncée pour le 11 mai, les pharmacies ont le droit depuis le 25 avril de commercialiser des masques grand public ou "non sanitaires". L’Ordre des pharmaciens salue cette nouvelle très attendue.
" Comme les pharmaciens sont maintenant certains de pouvoir vendre ces masques, les commandes ont commencé ", explique Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens.
Cependant, la pharmacienne rappelle que " ces masques ne remplaceront pas les gestes barrière et la distanciation sociale ". De surcroît, elle s’attend à ce que la quantité disponible soit insuffisante pour les besoins français.
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Des masques " non sanitaires " ?
Même si leur dénomination est surprenante, ces masques protègent bien du Covid-19 : ils ne sont simplement pas appropriés pour un usage par des professionnels de santé. " Leur fabrication répond aux recommandations de l’ANSM ", assure Carine Wolf-Thal. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) les définit en deux catégories.
Les masques de catégorie 1 sont à destination des professionnels en contact avec du public, comme les commerçants ou les policiers. Les masques de catégorie 2 offrent une protection suffisante pour les particuliers qui vont faire leurs courses par exemple.
La présidente de l’Ordre des pharmaciens explique que certains de ces masques seront jetables et d’autres lavables et réutilisables. Le nombre de lavages qu’ils supporteront différera d’un masque à l’autre, alors il est important de bien se documenter sur toutes leurs caractéristiques.
Un nouveau risque de pénurie à prévoir
Mais Carine Wolf-Thal n’est pas dupe. " Pour les stocks, ça va être très compliqué. Le besoin en France a été évalué à 370 millions de masques par semaine, et on en produit aujourd’hui à peine 15 millions ", explique la pharmacienne.
" Il va y avoir un peu d’embouteillages, on va vivre le même afflux que sur les masques chirurgicaux et il va s’intensifier jusqu’au déconfinement, poursuit la présidente. Fournir des masques à tout le monde va être difficile pour le 11 mai, le gouvernement va peut-être décider d’une priorisation ", suppose-t-elle.
" Se précipiter dans les pharmacies ne sert à rien, mieux vaut appeler ou attendre une annonce de la pharmacie, recommande la présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens. Pendant que j’y travaillais ce matin, les demandes de masques n'ont pas arrêté ! "
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Combien coûteront-ils ?
Même s'il est difficile de prévoir avec certitude le prix d’un masque, la présidente estime " qu’ils pourraient coûter entre 5 et 12 euros par masque, dépendant de la catégorie et du nombre de réutilisations possibles ", estime la présidente. " Je souhaite évidemment que ce soit moins, mais je n’ai vu aucune proposition en dessous de 5-6 euros à prix coûtant. "
La pharmacienne en a bien conscience : pour une famille, le budget attribué aux masques pourrait exploser rapidement. Elle fait rapidement le calcul suivant : à 10 euros le masque, et si on compte deux masques par personne, le budget monte à 80 euros pour une famille de quatre. Sans compter qu’ils ne sont pas réutilisables à l’infini …" Les prix ne seront probablement pas encadrés, alors l’idée c’est de trouver des produits abordables pour notre patientèle ", explique-t-elle.
Quand seront-ils disponibles ?
D'après Carole Wolf-Thal, dans la plupart des pharmacies, les masques n’arriveront pas avant une dizaine de jours. Mais elle se veut optimiste.
"On va faire face, comme on fait face depuis le début avec tous les professionnels de santé et de soin. On va relever ce défi comme on a relevé les autres !", affirme-t-elle.