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Etudiants en médecine : la crise du Covid n'entame pas leur détermination

Le Covid a particulièrement ébranlé les étudiants en première année de médecine. Mais le concours décalé et les bibliothèques fermées n’ont pas amoindri leur envie de soigner, au contraire.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : © Pixabay / lil_foot_

Ils ne sont pas encore en première ligne, mais tout de même concernés de près. A cause de l'épidémie, les étudiants en première année de médecine ont vu le concours de passage en deuxième année décalé de début mai à la troisième semaine de juin. 

Les six étudiants que nous avons interrogés sont unanimes : ce décalage a entraîné du découragement et le numerus clausus plus réduit qu’ils l’espéraient n’arrange rien. Mais la vocation est là, intacte.

Tous tiennent à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une contradiction : le Covid a jeté une lumière crue sur la pénurie de personnel médical à l'hôpital public mais le numerus clausus annoncé le 14 mai ne prévoit qu’une augmentation de 0,2% du nombre de places par rapport à 2019.

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" Travailler six semaines de plus à ce rythme, c’est impossible "

Etudiante à Lyon, Amandine a eu des difficultés à travailler. " Sans faire de pauses, tous les jours se ressemblent, je n’avais plus rien à dire à ma famille. C’est une boucle sans fin. On n’a pas de transition entre le travail et les loisirs. "

Si le confinement l’a empêchée de sortir du travail, le décalage du concours l’a enfermée davantage : " Pendant un mois on est focalisés sur la Paces. Certains cours font 40 pages et je les ai revus 10 fois ! C’est comme si on voyait un film un grand nombre de fois, au bout d’un moment ça se mélange dans l'esprit. "

Un avis partagé par Ninon : " J’ai dû complètement changer ma manière de travailler , raconte l'étudiante en Paces à l’Université Catholique de Lille. Je me suis dit qu’il ne fallait pas s'épuiser à la tache. Travailler six semaines de plus à ce rythme, c’était impossible. Eviter la procrastination a été le plus compliqué pour moi. Mon maître-mot a été l’adaptation. "

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 " C’est dur de se concentrer quand on change de lieu de travail "

De plus, la fermeture des bibliothèques universitaires (BU) a fortement affecté la capacité d’un grand nombre d’étudiants à travailler efficacement. " Toutes mes habitudes ont été chamboulées, je n’ai pas réussi à trouver un rythme de travail qui m'aurait permis de rester dans la course, c’est dur de se concentrer quand on change de lieu de travail ", regrette un étudiant rouennais.

Cet étudiant qui tient à rester anonyme a déjà redoublé son année et craint d’échouer à nouveau. " J’ai accumulé beaucoup de retard. Peut-être que cette année les modalités de triplement vont être facilitées, mais niveau mental c’est compliqué d’enchaîner trois Paces …"

Des changements drastiques de modalités de concours 

Le concours n’a pas toujours été simplement décalé. A Toulouse, " la plupart des matières ont été réunies sur une épreuve d’1h15. La matière avec le plus gros coefficient devait être évaluée par une rédaction, et c’est devenu un QCM avec sept questions ", regrette Léa. 

L’université de Toulouse est une des seules en France à avoir changé le programme du concours. " On avait un concours de sept heures environ, avec plusieurs épreuves pour les différentes matières ", décrit l’étudiante. Selon elle, ces changements modifient drastiquement les chances d’obtenir le concours.

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Des vocations renforcées

Mais malgré la crainte de faire repartir l'épidémie en se réunissant pour le concours, la crise du Covid a renforcé les vocations de chacun. Les étudiants sont là aussi unanimes. "On voit encore plus que ce qui est économique et commercial c’est important, mais que sans la santé, il n’y a rien. On voit que la santé c’est primordial ", déclare Amandine.

À Paris VI, Chloé aurait voulu faire plus : " Si j’avais pu aller dans un hôpital et avoir une formation d’aide-soignante ou d’infirmière, j’aurais sauté sur l’occasion ! "

Après tout, c’est la raison pour laquelle tous se sont inscrits en médecine. " J’ai trouvé beau le fait que les soignants donnent toute leur âme et toute leur énergie à sauver les gens, confie Léa. C’est la meilleure chose qu’on puisse faire de notre vie. "

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