Infections, décès : le point sur la situation du Covid-19 en France
Le coronavirus a occasionné un deuxième décès en France et de nouveaux cas ont été enregistrés. Des enquêtes sont ouvertes pour comprendre comment des Français qui ne se sont pas rendus dans des zones à risques ont été contaminés.
Deux morts, 18 contaminations, 12 guérisons, quatre malades hospitalisés et plus de 350 passages en quarantaine. C’est le bilan actuel du coronavirus Covid-19 en France.
La dernière infection en date est une femme testée positive puis hospitalisée le 26 février à Annecy. Elle est l’épouse d’un Français de 64 ans infecté après des "séjours répétés" en Lombardie, région du nord de l’Italie touchée par un foyer de contagion. Leur état de santé ne présente pas de signe d’inquiétude, selon les autorités sanitaires.
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Un enseignant de 60 ans décédé à Paris
Sur les dix-huit cas avérés d'infection au nouveau coronavirus depuis fin janvier en France, un Français et un Chinois sont morts à Paris. Le Chinois était un touriste âgé de 80 ans, décédé à l’hôpital Bichat le 14 février.
Plus récemment, un Français de 60 ans est décédé dans la nuit du 25 au 26 février à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, après avoir été testé "dans un état gravissime", selon le directeur général de la santé Jérôme Salomon. Enseignant dans un collège de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, ce patient n’avait pas voyagé dans une zone à risque.
Il "a été en arrêt de travail à partir du 12 février inclus et il n'a pas fréquenté son établissement depuis cette date", a précisé le responsable de l’ARS. En raison du délai d'incubation et d'apparition de la maladie, qui est "de 14 jours au maximum", "seuls les parents, adultes et enfants, collègues ou parents d'élèves ayant été en contact avec cette personne et dont les symptômes - fièvre, toux, difficultés respiratoires - ont débuté entre le 12 février et le 25 février inclus sont invités à se manifester auprès du 15", a indiqué Etienne Champion, directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France.
Comprendre les cas de contamination dans l’Oise
Par ailleurs, "un homme français de 55 ans actuellement hospitalisé à Amiens" se trouve dans "une situation clinique grave (...) en réanimation", a détaillé Jérôme Salomon. Lui aussi originaire de l'Oise, il n'avait pas non plus voyagé dans une zone à risque et avait d'abord été hospitalisé à Compiègne, selon l'ARS Hauts-de-France. "C'est pourquoi, dans un premier temps, (ces deux patients) n'ont pas été identifiés comme des cas possibles de coronavirus" a indiqué Etienne Champion.
Une enquête est donc en cours pour retracer le parcours de ces deux hommes et comprendre comment et par qui ils ont été contaminés. Aucun lien entre les deux hommes n'a pour l'heure été identifié. "Aucun élément ne permet aujourd'hui de dire" qu'ils se connaissaient, qu'ils avaient des connaissances communes ou qu'ils avaient fréquenté des lieux communs" selon l’ARS.
"Cellule de crise" et plan blanc
Les autorités de santé et la direction de l'hôpital de Creil, où le patient décédé avait d’abord été hospitalisé avant son transfert à Paris, ont pris la décision le 26 février au soir de fermer le service de réanimation de l'établissement "pour une durée de 14 jours", suite à "une évaluation du risque pour les soignants".
Une "cellule de crise" a été "immédiatement mise en place" dans l'Oise et un plan blanc, dispositif de mobilisation maximale prévu pour faire face aux situations sanitaires exceptionnelles, a été déclenché dans les hôpitaux de Creil et Compiègne. Ce plan blanc a notamment permis "de rappeler du personnel hospitalier pour la mission de recherche de cas contacts", mais "il n'est pas lié, pour l’heure, à des difficultés de personnels, ni à un afflux massif de patients, ni à une mise en quarantaine".
"Situation critique"
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait tenu a rassuré la population française le 23 février en rappelant que pour l’heure, "il n’y (avait) pas (…) d’épidémie en France" mais une "situation critique" aux portes du pays.
Néanmoins, l’inquiétude est tout de même présente en France : selon Jérôme Salomon, le numéro vert 0800 130 000 mis en place pour répondre aux questions sur le coronavirus a reçu 25.000 appels mardi 25 février et 21.000 mercredi 26. Son amplitude d'ouverture a été élargie de 8h à 21h.
Le ministre a par ailleurs annoncé avoir "décidé de déstocker 15 millions de masques anti-projections" présents dans les stocks constitués par l'Etat pour qu'ils soient distribués dans les pharmacies et les hôpitaux aux professionnels de santé et aux personnes "à risque" qui reviennent des zones où le virus circule de façon importante ou qui ont été en contact avec des cas confirmés.
Des indemnités pour les personnes en isolement
Enfin, les autorités sanitaires rappellent que les personnes qui reviennent de zones à risque (Italie, Corée du Sud, Chine) doivent respecter un isolement de 14 jours pour éviter un risque de propagation. Ces personnes bénéficient "d'un arrêt de travail et d'indemnités journalières" pouvant aller jusqu'à 20 jours, a expliqué le ministre de la Santé. Ces mesures s'appliquent aussi aux "parents dont l'enfant fait l'objet d'une mesure d'isolement et qui ne peuvent donc pas se rendre au travail pour garder leur enfant", a précisé Olivier Véran au cours d'une conférence de presse.