Le confinement, un facteur de risque pour les violences conjugales
En France, les signalements de ces violences sont en hausse depuis le début du confinement, notamment plus d’un tiers dès la première semaine. Une observation confirmée par les soignants sur le terrain.
Le service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris a publié une photo sur son compte Instagram. Un scanner terrifiant d’une victime, avec une double fracture de la mâchoire, accompagné de ce message : "Attention ! Nous avons constaté une forte hausse des violences conjugales depuis le début du confinement." Pour le responsable de la grande garde de chirurgie maxillo-faciale de l’AP-HP, le docteur Thomas Schouman, cette situation est loin d’être habituelle. "Sur les 2-3 dernières semaines, on a déjà fait face à 4 cas de traumatismes par violences conjugales dont 3 cas qui ont nécessité une intervention chirurgicale. Donc, ce sont des traumatismes tout à fait sérieux."
Le confinement augmente le risque de passage à l’acte
En restant enfermé chez soi, les tensions montent plus vite. Et en étant en vase clos avec leur agresseur, il est difficile pour ces femmes de demander de l’aide. "Quand on est confiné avec un violent conjugal, on a plus de mal à se signaler comme étant victime parce qu’il est à côté, il est toujours là, il empêche de sortir", affirme Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis.
Si elle se sent en danger, une femme a plusieurs possibilités : elle peut appeler le 39 19 ou le 17 en cas d’urgence, envoyer un sms au 114, installer l’application mobile "App-Elles" ou se rendre en pharmacie et utiliser le code "Masque 19". Les témoins de scènes violentes peuvent également prévenir la police ou se rendre directement à l'appartement d'où provient les cris. Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.arretonslesviolences.gouv.fr