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Le couvre-feu est-il une mesure efficace contre le covid ?

Le couvre-feu à 18 heures dure depuis une semaine en France, et depuis 20 jours dans 15 départements de l’Est. Cette mesure pourrait bien avoir un impact sur l’épidémie mais il faudra encore attendre pour en être sûr, selon Santé publique France.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Crédits Photo : © Shutterstock / Hadrian

"Donner (au couvre-feu) sa chance de fonctionner." C’est ce qu’a choisi de faire le gouvernement avant d’envisager un troisième confinement, dévoilait le ministre de la Santé Olivier Véran au 20 heures de TF1 le 21 janvier.

Mais sait-on déjà si ce couvre-feu fonctionne bien ? Dans son point épidémiologique du 21 janvier, Santé publique France dresse un premier bilan de cette mesure, en comparant trois groupes. Le premier est constitué des 15 départements où le couvre-feu est entré en vigueur dès le 2 janvier 2021. Le deuxième des 10 départements qui ont suivi entre le 10 et le 12 janvier. Et la troisième les 61 départements qui ont finalement été soumis à un couvre-feu généralisé le 16 janvier.

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Augmentation "moins marquée" du taux d’incidence

Le couvre-feu dure donc depuis une vingtaine de jours dans le premier groupe. Et Santé publique France y observe une augmentation "moins marquée" du taux d’incidence1 la première semaine de janvier que dans les deux autres groupes.
Même constat pour la deuxième semaine de janvier, où l’incidence diminue même dans ces 15 départements, au contraire des deux autres groupes.

Mais le taux de dépistage suit la même tendance. Il pourrait donc y avoir moins de cas dans ce groupe uniquement parce que moins de gens se sont fait testés.

Dernier indicateur cité par Santé publique France pour évaluer l’efficacité du couvre-feu : le taux de positivité des tests. Malheureusement, il suit la même tendance dans les trois groupes et ne permet donc pas de tirer de conclusion claire.

D’autres facteurs que le couvre-feu ?

Que penser de ces premières données ? "Dans le groupe 1, l’amélioration de la situation épidémiologique peut être en partie liée à la mise en place du couvre-feu anticipé" résume Santé publique France. Mais ce résultat doit être tempéré. Car "l’évolution de la situation était déjà plus favorable dans ce groupe que dans les deux autres en semaine 01, alors qu’il était trop tôt pour que l’effet du couvre-feu anticipé puisse être observé".

Cette amélioration pourrait donc aussi s’expliquer par des comportements plus prudents qu’ailleurs pendant les fêtes. En effet, dans ces départements, "la circulation virale était particulièrement active et avait fait l’objet de campagnes de communication locales".

Trois facteurs ont donc pu jouer de concert : les précautions prises par la population, les vacances scolaires et le couvre-feu.

Attendre la semaine prochaine

Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, il faut attendre les données dévolution des indicateurs dans les trois groupes, "en particulier dans les départements placés sous couvre-feu anticipé les 10 et 12 janvier", note Santé publique France.

Conclusion ? Il faut attendre la semaine prochaine pour savoir si le couvre-feu dès 18h suffit à ralentir l’épidémie ou si de nouvelles mesures restrictives devront être prises. Notamment pour freiner la propagation du variant britannique, plus transmissible que l’ancienne version du SARS-CoV-2.

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1 Le taux d’incidence correspond au nombre de nouveaux cas sur 100.000 habitants et sur une période donnée.

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