Le protocole renforcé dans les écoles annonce "nécessairement plus de fermetures dans les prochains jours"
Fermeture des classes dès le premier cas de contamination détecté. Ce nouveau tour de vis des restrictions sanitaires, entré en vigueur ce matin, va augmenter mécaniquement le nombre de fermetures et pose de nombreuses questions.
À partir de ce lundi 29 mars, un seul cas de Covid dans une classe entraînera sa fermeture, contre trois cas auparavant. Tous les niveaux scolaires sont concernés, de la maternelle au lycée, ce qui va “nécessairement signifier plus de fermetures dans les prochains jours", a admis le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Quelles sont les nouvelles règles en vigueur ?
Si un élève est positif, les professeurs ne seront pas considérés comme cas contacts car ils portent leur masque, y compris en maternelle où les enfants, eux, n'en n'ont pas. Donc, "si la classe ferme, le professeur ne sera pas mis à l'isolement", affirme Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Mais si l'enquête effectuée par l'assurance maladie indique par exemple qu'un membre du personnel enseignant n'a pas porté le masque lors d'un déjeuner avec un collègue positif, il pourra alors être déclaré “cas contact”.
Que se passe-t-il si une classe ferme?
Depuis l'expérience du premier confinement et de l'école à la maison, le ministère a mis en place différents outils à disposition des enseignants pour assurer la "continuité pédagogique", comme "ma classe à la maison" du CNED, les espaces numériques de travail (ENT) et les outils produits en lien avec France Télévision.
"Chaque prof peut décider de donner des exercices à distance ou même se filmer en train de donner un cours", explique Mme Vénétitay. Mais au delà de la continuité pédagogique, il faut assurer la garde des enfants en bas âge !
Les parents peuvent-ils prendre un arrêt de travail?
Selon la foire aux questions du ministère de l'Education publiée samedi 27, les salariés du secteur privé peuvent bénéficier de l'activité partielle. Indépendants, professions libérales ou de santé et contractuels de droit public ont droit à des indemnités journalières pour “maladie sans délai de carence”. Mais les deux parents doivent prouver qu'ils sont dans l'incapacité de télétravailler.
Ce dispositif s'applique dès le premier jour de l'arrêt de travail et, au plus tard, jusqu'à la fin de la période d'isolement. Dans tous les cas, ce resserrement des mesures annonce beaucoup d’organisation de dernière minute pour les parents, qui peuvent parfois apprendre le matin même que la classe de leur enfant est fermée.
Pour Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Berlioz de Vincennes, ces mesures risquent de pousser les parents "à faire passer un cas de Covid pour une maladie ordinaire afin de ne pas pénaliser toute une classe"... et de ne pas avoir leurs enfants sur les bras, en cas d'absence de solution de garde.
Quid du lycée, où les élèves sont souvent mélangés?
Au lycée, "le groupe classe est un vrai sujet", souligne Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN, le premier syndicat des chefs d'établissement, car les élèves sont souvent répartis dans différentes classes en fonction des spécialités choisies.
"Si un élève est concerné par le Covid, cela peut potentiellement impacter une centaine de ses camarades avec les nouvelles règles", indique Philippe Vincent. C’est un vrai casse-tête qui s’annonce, si il faut fermer tous les groupes auxquels appartient l’élève positif.
Quand les élèves peuvent-ils revenir à l'école?
Si un élève est positif, le ministère explique qu'il doit rester "isolé 10 jours", voire deux jours de plus en cas de fièvre au dixième jour. Le retour en classe n'est alors pas conditionné à la réalisation d'un test. Les autres élèves de la classe restent, eux, isolés pendant sept jours.
Au moment du retour, les parents devront pouvoir confirmer que les élèves ont fait un test qui s'est révélé négatif, mais une attestation sur l'honneur suffira à assurer le retour en classe.