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Les lymphocytes B efficaces contre le covid plusieurs mois après l’infection

Les cellules immunitaires seraient capables de reconnaître et de bloquer le coronavirus plusieurs mois après une infection, selon une étude. Mais elles seraient inefficaces contre les variants brésiliens et sud-africains.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration. Lymphocytes B et anticorps.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Kateryna Kon

Combien de temps un organisme infecté par le coronavirus est-il capable de le reconnaître ? La question interroge les scientifiques depuis le début de la pandémie. Si les anticorps, ces molécules de défenses capables de reconnaître spécifiquement un virus, semblent disparaître avec le temps, ils ne sont pas la seule arme du système immunitaire.

Une nouvelle étude publiée le 23 février par des chercheurs américains dans la revue Science Immunology s’intéresse à l’efficacité de certains globules blancs : les lymphocytes B.

Très longue durée de vie

Pourquoi étudier ces cellules ? Parce que les lymphocytes B jouent un rôle central dans les infections. Quand ils rencontrent un antigène, comme le coronavirus SARS-CoV-2 par exemple, une partie des lymphocytes B fabrique des anticorps spécifiques du virus. L’autre partie se différencie en lymphocytes B mémoire également spécifiques du virus.

Et ces cellules mémoire présentent plusieurs avantages : elles ont généralement une très longue durée de vie et sont hautement spécifiques au virus rencontré.

Si, après une première infection, l’organisme est à nouveau confronté au virus, les lymphocytes mémoire et les anticorps – s’ils sont toujours présents – vont tous deux le reconnaître et le détruire rapidement pour éviter une réinfection.

Les lymphocytes B stables après cinq mois

Et c’est bien ce qui semble se passer dans le cas du coronavirus. Les chercheurs ont analysé le sang de huit patients atteints de forme sévère et modérée du covid-19. Ils ont à la fois recherché les lymphocytes B et la présence de 1.213 anticorps.

Premier constat : le niveau d’anticorps neutralisants baisse au fil du temps, ce qui confirme les précédentes études publiées sur le sujet.

Deuxième constat, et c’est une bonne nouvelle : les lymphocytes B spécifiques à la protéine S - la protéine de surface du SARS-CoV-2 - restent stables sur une période d’au moins cinq mois après l’infection.

Pas de reconnaissance des variants

Mais un doute persiste concernant les variants du coronavirus, dont les mutations modifient la protéine S. Selon cette étude, les cellules immunitaires ne reconnaissent pas efficacement les variants qui présentent une mutation particulière appelée E484K, comme les variants brésilien et sud-africain.

Cela signifie qu’un organisme infecté par l’ancien variant ne pourrait pas éviter une réinfection à l’un de ces variants. Ces résultats doivent être confirmés dans une étude de plus grande ampleur, à mener sur un nombre plus important de patients. Mais les quelques cas de réinfection au variant sud-africain déjà enregistrés dans le monde ont prouvé qu’un tel scénario était possible.

En réponse à ce risque, les auteurs de l’étude suggèrent de surveiller attentivement les modifications de la protéine S pour les différents variants du coronavirus. L’objectif : déterminer l’impact de ces mutations sur l’immunité induite par le vaccin et produire des vaccins efficaces contre toutes ces souches de virus.

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