Premiers transferts de patients covid du Grand-Est vers l'Allemagne
Plusieurs patients covid en soins critiques ont été transférés de la Moselle vers la Sarre, en Allemagne pour anticiper tout risque de saturation. Il s’agit des premiers transferts vers l’étranger de la deuxième vague de l’épidémie.
Transférer des patients atteints de la covid vers l’Allemagne. C’est ce qu’ont fait plusieurs hôpitaux de la région Grand-Est les jeudi 5 et vendredi 6 novembre pour "anticiper tout risque de saturation", a appris l'AFP auprès de ces établissements. Il s’agit des premiers transferts vers l'étranger de cette deuxième vague de l'épidémie.
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Thionville, Sarreguemines, Saint-Avold
Ils concernent des patients mosellans "en soins critiques", c'est-à-dire en réanimation ou en unités de soins continus. Un patient vient de l'hôpital Bel Air de Thionville rattaché au CHR de Metz-Thionville, au moins un autre du Centre hospitalier de Sarreguemines, et un de l'hôpital de Saint-Avold.
Ces patients sont transférés vers des hôpitaux du Land de Sarre, frontalier avec la France et situé à quelques dizaines de kilomètres de Thionville.
"Difficultés d’armement"
Le CHR de Metz-Thionville a précisé dans un communiqué que ses services "ne sont pas à l'heure actuelle saturés", mais que ces transferts étaient réalisés afin "d'anticiper tout risque de saturation des services". L'hôpital accueille actuellement 147 patients atteints du coronavirus, dont 28 en "soins critiques"
Le CHR a cependant pointé des "difficultés d'armement" de lits supplémentaires en raison du "manque de personnels soignants". Citant les projections de l'Institut Pasteur, il a dit s'attendre à un pic épidémique "à la mi-novembre".
Pas encore au niveau du printemps
L'hôpital de Sarreguemines, qui est passé ces derniers jours de neuf à 14 lits de réanimation, est également "en train de monter en charge pour accueillir le flux supplémentaire de patients", a déclaré un porte-parole à l'AFP. "Des unités de soins continus sont transformées en lits de réanimation", a-t-il souligné. "Ça se tend, mais on n'est pas encore, dans notre cas, au même niveau que ce que nous avons connu au printemps", quand l'hôpital fonctionnait avec 21 lits de réanimation.
Des transferts aussi entre les régions
Jeudi 5 novembre, l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est a par ailleurs annoncé des transferts de patients en provenance de la région Auvergne-Rhône-Alpes vers les services de réanimation de Nancy (six patients) et de Strasbourg (quatre patients), et souligné le caractère "primordial" de la "solidarité nationale".
Au cours de la première vague de l'épidémie, 330 patients du Grand-Est avaient été transférés dans d'autres régions françaises et à l'étranger, par avion militaire, hélicoptère ou TGV médicalisé notamment.