Un premier patient français greffé des poumons après une forme grave du covid
C’est la première greffe française de poumons réalisée à un patient atteint d’une forme grave de la COVID-19. Cette intervention de la dernière chance avait déjà été réalisée seulement deux fois dans le monde : en Chine et aux Etats-Unis.
A l’hôpital Foch à Suresnes (92), c’est toute une équipe qui s’est mobilisée autour du chirurgien qui a réalisé la greffe pour tenter cette première française. Le patient avait passé des semaines en réanimation. Ses poumons très abîmés par la COVID ne cicatrisaient toujours pas.
Le Pr Edouard Sage, chirurgien thoracique à l’Hôpital Foch (92), explique : "ce malade était situé dans une zone où on était aux limites de tout ce qu’on pouvait faire. On était certain que la cicatrisation pulmonaire ne pouvait pas avoir lieu. Ce malade-là n’avait pas d’autre solution de survie que la transplantation”.
Un patient en très bonne santé avant de contracter la COVID-19
Si la greffe a pu être envisagée, c’est parce que le patient avait une excellente hygiène de vie et aucune maladie chronique. Et surtout, les complications de la COVID-19 n’ont atteint ni le cœur, ni les reins, ni le cerveau. En revanche, le patient présentait d’autres sources de difficultés.
Ses poumons ne fonctionnant plus du tout, ils avaient été remplacés par une circulation extra-corporelle. Cela a exigé des anti-coagulants pour éviter les caillots mais aussi augmenté le risque d’hémorragie opératoire. Et il avait également reçu des corticoïdes contre les complications de la COVID, qui rendent plus fragiles les tissus.
Les médecins très prudents sur la récupération du greffé
Mais jusqu’ici, le patient récupère bien de la greffe. Pour le Pr Edouard Sage, “aujourd’hui, l’impression qu’on a, mais on reste encore une fois extrêmement prudents, parce qu’on est qu’à 15 jours de la transplantation, c’est qu’on a pris une bonne décision pour le patient !”
Ce dernier doit maintenant en plus prendre des traitements pour supprimer les défenses immunitaires qui s’attaqueraient aux poumons greffés. Cela entraîne un risque majeur d’infection contre lequel la vigilance de l’équipe reste maximale.