Un cas de dengue en Haute-Garonne entraîne la démoustication de la zone
L’opération visant à tuer les moustiques dans une commune de l’agglomération toulousaine est une mesure de précaution nécessaire pour éviter la transmission de la dengue, même si la maladie semble cette fois avoir été importée d’Asie par un vacancier de retour en France.
Pour lutter contre les moustiques, les mesures sont parfois radicales. La Dépêche annonce qu’une pulvérisation d’insecticide va avoir lieu sur un large périmètre autour d’une maison de Blagnac appartenant à une personne piquée par un moustique-tigre.
Celle-ci pensait être d’abord être atteinte du chikungunya, avant que des analyses complémentaires révèlent qu’elle souffrait de la dengue. Un virus transmis par le moustique-tigre, même si l’opération de démoustication ici menée près de Toulouse est justifiée par le fait que d’autres espèces de moustiques auraient pu piquer la personnes atteinte de la dengue.
"Un moustique local qui a piqué la personne infectée pourrait transmettre à la maladie à quelqu'un d'autre même si aucun cas autochtone n'a encore été détecté de cette façon. Mais c'est possible", explique à la Dépêche le docteur Christophe Garro, responsable de la cellule de veille alerte et de gestion sanitaire à l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie. Pour lui, les cas de dengue sont "assez rares" et "toujours importés par des personnes qui rentrent de vacances en Asie".
Le site www.signalement-moustique.fr mis en place par le ministre de la Santé fait pourtant état de plusieurs cas autochtones de dengue et de chikungunya repérés dans la région Paca en 2010 et 2013. A Nîmes, deux autres cas avaient été détectés en 2015 selon Europe 1.
Le moustique-tigre se reconnaît à sa silhouette noire et à ses rayures blanches sur l’abdomen et les pattes. Il est originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est et "surveillé en France métropolitaine depuis les années 2000", précise le site signalement-moustique. Il est implanté dans 30 départements, principalement en Corse et sur la façade méditerranéenne, même si sa présence a aussi été enregistrée en Vendée, dans le Val-de-Marne et dans l’est de la France. Une carte par niveau de diffusion est mise à disposition par le ministère de la Santé à cette adresse.
Aedes albopictus, l’autre nom du moustique-tigre, prolifère dans les zones urbaines denses et les environnements péri-urbains. Ses larves se développent dans l’eau stagnante, et il faut donc régulièrement vider les sceaux et coupelles de jardin et vérifier le bon écoulement des eaux de pluie dans les gouttières pour éviter la propagation du moustique.
Pour prévenir la piqûre, le ministère conseille de s’appliquer des produits anti-moustique, de porter des vêtements amples et qui recouvrent la peau, de placer une moustiquaire au-dessus des bébés pendant leur sommeil, d’utiliser des diffuseurs d’insecticides à l’intérieur et de rester dans des endroits frais, climatisés, que les moustiques fuient. Si vous en apercevez un, prenez-le en photo et signalez-le sur le portail dédié.
La dengue est une sorte de grippe, dite tropicale, car elle sévit dans les pays chauds. La période d'incubation dure entre 2 et 7 jours. Les symptômes sont donc ceux d'une grosse grippe : fièvre, courbatures, maux de tête, fatigue importante. La fièvre est assez élevée, pendant 5 à 7 jours. Les nausées et les vomissements peuvent empêcher l'alimentation et entraîner une déshydratation et un syndrome d'épuisement. Il faut compter 15 jours de convalescence. La plupart du temps, cela ne va pas plus loin mais il peut y avoir des complications, et des formes sévères, hémorragiques, qui peuvent entraîner le décès du patient.