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Ebola : la vaccination commence dans l'Est du Congo

Grâce à la mobilisation sanitaire internationale, des vaccins ont déjà pu être acheminés dans la région du Nord Kivu pour tenter d'enrayer la dixième épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC). Le virus de fièvre hémorragique a déjà fait neuf victimes.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les professionnels de la santé qui avaient pris en charge les cas confirmés d'Ebola ont été parmi les premières personnes à être vaccinées mercredi, indique le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo dans un communiqué. Car il faut d'urgence essayer d'enrayer la multiplication du virus dans leur organisme s'ils ont été contaminés par leurs patients. 

Ce vaccin rVSV-ZEBOV encore en évaluation a déjà été utilisé à titre expérimental pour la neuvième épidémie d'Ebola qui vient de s'achever à l'ouest du pays. Il est injecté en priorité aux "populations à haut risque", c'est-à-dire les personnes qui ont été en contact avec les malades. Soit 44 cas enregistrés, dont 17 cas confirmés, et 46 cas suspects en cours d'investigation, détaille le ministère dans son bulletin épidémiologique en date du 7 août.

966 personnes ont été en contact avec des malades

Autour de ces patients le recensement a donc établi une liste de 966 "contacts" dans toutes les zones de santé sous surveillance. Ils seront progressivement vaccinés par douze équipes déployées dans ce secteur. ​Au total, 3.220 doses du rVSV-ZEBOV sont actuellement disponibles dans le pays, suite à la campagne réalisée dans l'ouest du pays ces derniers mois. Des doses supplémentaires pourraient être envoyées selon un accord entre le laboratoire qui les produit, Merck et l'Alliance Gavi, qui rassemble la fondation de Bill Gates et les grandes organisations sanitaires internationales.  

L'Organisation Mondiale de la Santé a fourni un soutien matériel et logistique afin d'assurer la chaîne de froid. Car ce vaccin doit être conservé à -80°C, ce qui est très difficile dans une zone où l'électricité est rarement disponible. "La maladie à virus Ebola est particulièrement brutale, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. Par conséquent, notre riposte doit être plus vigoureuse. Le fait de commencer la campagne de vaccination aussi rapidement est une première étape essentielle". 

Une zone de guerre qui augmente les risques de propagation du virus

L'OMS y contribue en envoyant des équipes d'experts de la vaccination en provenance de Guinée aux côtés du personnel national. "Nous sommes fiers de la solidarité manifestée au niveau régional", a indiqué la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.

Dès le début de cette dixième épidémie d'Ebola en RDC, l'OMS a souligné le risque très élevé généré par l'apparition du virus dans une zone de "haute insécurité" en raison de la présence de nombreux groupes armés étrangers et locaux. Quatorze personnes, enlevées par des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées selon des sources militaires, ont ainsi été retrouvées mortes mardi dans cette région.

Au total, un décès a été enregistré dans la ville de Beni, et les huit autres l'ont été à quelques dizaines de kilomètres à Mabalako, près de la bourgade de Mangina où l'épidémie s'est déclarée le 1er août. La fin de la précédente épidémie de fièvre hémorragique dans le pays avait été décrétée fin juillet. Elle a fait 33 morts dans le nord-ouest du pays.
 


"Ebola en RDC : le virus qui fait peur au monde", chronique de Géraldine Zamansky du 5 juin 2018

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