Une bactérie résistante aux antibiotiques gagne du terrain en Italie
Les infections à la bactérie NDM-1 résistante aux antibiotiques se multiplient en Toscane. Les hôpitaux de la région renforcent leurs mesures de prévention contre ce germe sous surveillance mondiale.
Alerte à la bactérie NDM-1 en Italie. La Toscane a en effet annoncé avoir renforcé dans ses hôpitaux les mesures de prévention, après une hausse "significative" des cas d'infection à cette "superbactérie" qui résiste aux antibiotiques et fait l'objet d'une surveillance mondiale.
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"31 décès suspects"
Selon un rapport de l'Agence régionale de santé publié mercredi, la bactérie a connu "une diffusion significative dans le nord-ouest de la Toscane" où elle a été isolée dans le sang de 75 patients de la région entre novembre 2018 et le 31 août 2019.
Les médias italiens évoquaient aussi jeudi "31 décès suspects", répartis dans 17 hôpitaux toscans, de patients souffrants de diverses pathologies (rénales, pulmonaires ou hépatiques).
Bombe à retardement
Identifiée pour la première fois en Inde en 2009, la NDM-1 (pour New Delhi métallo-bêta-lactamase) est considérée comme une bombe à retardement par les experts.
Le terme NDM-1 désigne un gène de résistance qui s'est diffusé à des espèces de bactéries pathogènes comme celles responsables de la dysenterie mais aussi du choléra. Ce gène rend les bactéries résistantes à la plupart des antibiotiques. Les infections qu’elles provoquent sont donc difficiles voire impossibles à soigner.
"Sa capacité de résistance aux antibiotiques rend cette bactérie dangereuse, surtout pour les patients fragiles, déjà atteints par des pathologies ou immunodéprimés", a souligné l'agence régionale de santé dans son rapport. Elle précise également avoir mis en place en mai dernier une unité de crise et instauré des lignes directrices sur les mesures à adopter en matière d'hygiène et de prévention.
Mesures d’isolement
Ces directives prévoient de rechercher activement la bactérie chez les patients à risque ou admis au sein de certains services comme les maladies infectieuses, l'oncologie ou la chirurgie cardiaque. Des mesures d'isolement ont été prises pour les patients sur lesquels la souche bactérienne a été détectée, a également indiqué l'agence régionale de santé.
En 2015, un patient victime d’une infection par la superbactérie NDM-1 avait été placé à l’isolement au CHU de Reims. Toutes les personnes qui avaient été en contact avec le patient avaient alors dû se soumettre à un test de dépistage.