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La fièvre du Nil touche l'Est de l’Europe

Six cas humains de fièvre du Nil occidental ont été rapportés dans l’Union européenne depuis début 2015 selon le dernier rapport de l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS). Une maladie qui peut être à l’origine d’une atteinte neurologique mortelle chez l’homme.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Le moustique de genre Culex est vecteur du virus du Nil occidental

Malgré son nom exotique, la fièvre du Nil occidental est une maladie épidémique bien connue en Europe où elle frappe régulièrement les pays situés à l’est et sur le pourtour méditerranéen en été et à l’automne.

Le dernier bulletin épidémiologique international de l’Invs, publié jeudi 13 août, faisait ainsi état de 6 cas apparus depuis fin juin, les premiers de la saison 2015. La Bulgarie était le premier pays européen à signaler un cas d’infection par le virus West Nile cette saison dans la capitale Sofia, le 23 juin 2015. Un second cas humain avait en ensuite été rapporté fin juillet en Lombardie, au nord-est de l’Italie. Il s’agissait du premier cas signalé dans la région depuis septembre 2014. Au 3 août, 3 autres cas italiens étaient rapportés ainsi qu’un cas au sud de la Roumanie, ramenant le bilan actuel à 6 personnes contaminées.

Complications neurologiques mortelles

Si l’infection par le virus West Nile (VWN) ou virus du Nil occidental est généralement asymptomatique, dans 20 % des cas elle provoque un syndrome pseudo grippal. Et dans1 cas sur 150 environ elle entraîne des manifestations neurologiques : méningite, encéphalite ou méningo-encéphalite. Des symptômes mortels dans 7 à 9 % des cas.

Transmission par piqûre de moustique

L’infection humaine, hôte accidentel du virus, résulte le plus souvent des piqûres de moustiques du genre Culex qui se contaminent en se nourrissant du sang d’oiseaux infectés. Quand l’insecte pique, lors de repas ultérieurs, le virus peut être injecté à des êtres humains ou à des animaux notamment des chevaux. Le virus peut aussi se transmettre par contact avec le sang ou d’autres tissus de ces animaux infectés. Enfin une très faible proportion d’infections se sont produites lors de transplantations d’organes, de transfusions sanguines ou d’allaitement au sein.

Surveillance équine et aviaire

En l’absence de vaccin chez l’homme, le seul moyen de réduire le nombre d’infections chez l’homme consiste à sensibiliser les populations aux facteurs de risque. La prévention passe donc par la lutte contre les piqûres moustiques ainsi que le port de protection lors de contact avec des animaux malades. La surveillance active de la santé animale pour détecter les nouveaux cas chez les oiseaux et les chevaux est essentielle car les flambées d’infection chez les animaux précèdent généralement les épidémies humaines.

La Roumanie, terrain propice

Isolé pour la première fois en Ouganda en 1937, le virus est apparu en Europe dans les années 1960. Depuis une quinzaine d’années la fréquence des infections s’y est accélérée. Ces dernières décennies, les plus grandes flambées se sont produites en Israël, en Grèce, en Roumanie, en Russie et aux Etats-Unis et ont été localisées sur les principales voies de migration des oiseaux.

En 2010, la Grèce a ainsi fait face à une importante épidémie humaine, comptabilisant 262 cas. En France, le virus a provoqué une épidémie chez des chevaux en Camargue en 2000 et 7 cas humains ont été recensés en 2003 dans le Var.

Enfin les experts de l’Invs, attirent l’attention des experts sur la Roumanie qui selon eux constituerait un terrain particulièrement propice à la fièvre du Nil qui y fait d’ailleurs l’objet d’une surveillance active depuis 2007. Il y existe en effet de nombreux facteurs favorables à la multiplication des moustiques vecteurs : température élevée, humidité, pluies abondantes de mai à septembre et un site naturel propice, le Danube.

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