Méningite : reconnaître les signes d'alerte pour sauver des vies
La méningite bactérienne peut tuer en moins de 24h ou provoquer des lourdes séquelles. Mieux informer sur les signes d’alerte et améliorer la vaccination sont deux armes efficaces contre cette maladie, selon un collectif d’associations.
Un appel pour vaincre les méningites. A l’approche de la journée nationale de lutte contre les méningites du 5 octobre 2019, des professionnels de santé et des associations réclament une meilleure information et une meilleure prise en charge de ces maladies. C’est ce qu’annonce le collectif Ensemble contre les méningites qui réunit deux associations de proches de victimes, Petit Ange et Méningites France – Association Audrey, soutenues par l’Institut Pasteur.
Il est nécessaire de "mieux informer le grand public et les professionnels de santé sur les symptômes" évoquant une méningite bactérienne réclament ainsi les deux associations du collectif. Cette maladie rare mais grave évolue très vite et reste difficile à diagnostiquer. Les signes "qui doivent alerter" sont largement méconnus et, ainsi, "un temps précieux est souvent perdu", déplore le collectif Ensemble contre les méningites.
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10% des malades décèdent
Mais de quoi s’agit-il, d’un point de vue médical ? La méningite est une infection des méninges, les fines membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Si les méningites d'origine virale, les plus fréquentes, sont généralement bénignes, celles d'origine bactérienne, qui touchent principalement les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, sont très graves et potentiellement mortelles.
"10% des personnes atteintes décèderont, et ce, parfois en moins de 24 heures et un survivant sur cinq conservera de graves séquelles" (surdité, retard mental, atteinte motrice, amputation...), souligne le collectif à l'occasion d'un colloque sur le sujet au ministère de la Santé le 3 octobre.
Ce collectif demande donc aux autorités sanitaires d'"organiser des campagnes d'information à destination du grand public", de "renforcer la formation initiale et continue des médecins généralistes" ainsi que "la sensibilisation des agents de régulation du SAMU et des services d'urgence".
Reconnaître un purpura fulminans
Comme les méningites débutent généralement par des symptômes non-spécifiques (fièvre, vomissements, apathie...), elles "n'éveillent donc pas facilement la vigilance de la famille" et des médecins.
Il faut "pouvoir reconnaître a minima certains signes alarmants, comme l'apparition du purpura fulminans" (tâches rouges ou pourpres sur la peau signalant une infection grave et une nécrose des tissus), une raideur du cou et une gêne à la lumière, signes cliniques justifiant en urgence une consultation médicale.
Augmenter la couverture vaccinale
Le collectif demande également une amélioration de l'accompagnement des familles et des patients survivants "dans la gestion des séquelles et du handicap" et un renforcement de la "stratégie de prévention vaccinale" des méningites.
En France, trois des quatre formes de méningites bactériennes font partie des onze vaccins désormais obligatoires chez les enfants : le vaccin contre la bactérie Haemophilus influenzae, contre le méningocoque C et contre les pneumocoques. Cette vaccination est, à ce jour, "le seul moyen véritablement efficace pour éviter la survenue d’une méningite" selon le collectif. D'autres vaccins existent, notamment contre les méningocoques A, B, W et Y, mais "ils ne sont pas recommandés de façon générale, ni remboursés", note le collectif.
Pour améliorer la prévention, les associations recommandent donc d’améliorer la couverture vaccinale en sensibilisant les adolescents et les jeunes adultes et d’inclure les vaccins contre les méningocoques B, C, W et Y dans les recommandations vaccinales.
1.311 méningites bactériennes en 2017
En France métropolitaine, le nombre de méningites bactériennes provoquées par les bactéries les plus fréquentes était estimé à 1.311 en 2017, selon le collectif.
Les infections invasives à méningocoque, particulièrement virulentes et avec un potentiel épidémique, ont touché 546 personnes en 2017 et causé 62 décès, selon Santé publique France.