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Paludisme : les effets secondaires des traitements

L'artiste belge Stromae a annulé une dizaine de concerts, ses producteurs expliquant ce 14 juin qu’il était "rentré en urgence en Europe" car "les effets secondaires sérieux d'un traitement antipaludique (pris à titre préventif) imposent un suivi médical" qui ne lui permettent pas de "reprendre ses activités pour le moment". De fait, la plupart des traitements préventifs contre le paludisme peuvent provoquer des effets indésirables, dont certains sont particulièrement préoccupants.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le paludisme est dû à une infection par des parasites du genre Plasmodium, véhiculés par des femelles moustiques. Selon le Plasmodium impliqué, la maladie peut prendre des formes plus ou moins graves.

Une fois dans l’organisme, le parasite se multiplie dans le foie, produisant de petites cellules (les mérozoïtes) qui infectent les globules rouges, dont elles consomment l’hémoglobine.

Pour empêcher l’infection par ces parasites (ou pour endiguer cette infection), divers traitements ont été identifiés ou développés au fil des décennies (voir encadré). Malheureusement, certains provoquent des effets secondaires, parfois préoccupants.

Les effets secondaires des principaux traitements

La méfloquine peut ainsi fréquemment être la cause de maux de tête, d’anxiété, de dépression, d’insomnie, de cauchemars, de douleurs abdominales, de troubles visuels et de démangeaisons. Elle est plus rarement à l’origine de troubles de l'attention, d’hallucinations, de fatigue, de fièvre et de troubles cardio-vasculaires. Elle est contre-indiqué chez les personnes ayant des antécédents de troubles psychiques, de dépression, de convulsion, de fièvre bilieuse, mais aussi en cas d’insuffisance hépatique grave (et chez la femme allaitante). Elle provoque fréquemment nausées, vomissements, vertiges.

La chloroquine peut quant à elle provoquer des troubles digestifs, et des troubles visuels importants, toutefois réversibles. Elle est contre-indiquée chez les malades ayant des problèmes rénaux, et ceux atteints de maladie coeliaque.

Chez certains patients, la chloroquine et la quinine sont susceptibles de causer une sensibilité anormale de la peau aux rayons ultraviolets (photosensibilité). Des cas également sont rapportés pour la doxycycline.

Réputée avoir moins d’effets secondaires que d'autres antipaludéens, la Malarone® (association de proguanil et d’atovaquone élaborée au début des années 2000) est souvent prescrite en prévention. Il s’agit toutefois d’un des antipaludéen les plus coûteux. Ce médicament est également proposé en traitement curatif lorsque d’autres thérapies s’avèrent inefficaces. Il occasionne de façon courante toux, diarrhée, maux de tête, nausées et/ou douleurs à l'estomac. Il est contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale sévère et chez la femme allaitante.

Prendre ou ne pas prendre un traitement prophylactique ?

Interrogé dans le cadre d’un reportage du Magazine de la santé le 15 juin 2015, le professeur Eric Caumes, du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière (Paris), estime que "si les personnes vont dans une zone à risque moins de 7 jours, qu’ils sont parfaitement informés des risques de paludisme et qu’ils se protègent contre les piqûres de moustique, il n'est pas forcément nécessaire de prendre une prévention contre le paludisme."

"Malgré tout", précise-t-il, "il faut que ces voyageurs soient bien conscients que lorsqu’ils rentrent, s’ils ont de la fièvre, cela peut être le paludisme."

Il existe deux grandes classes d’antipaludéens, pouvant être utilisées en prévention et parfois de façon curative.

Les premiers pénétrent à l’intérieur de la membrane des globules rouges, et entravent l’utilisation de l’hémoglobine par les mérozoïtes. Parmi eux, on trouve la méfloquine (Lariam®), la chloroquine (Nivaquine®), mais également la quinine, l’amodiaquine et certains dérivés de l’artémisinine.

Les seconds agissent en empêchant la division cellulaire des mérozoïtes, et donc leur prolifération. On compte en leur nombre le proguanil (qui entre dans la composition du Malarone® et dans la Savarine®, où elle est associée à la chloriquine) et la doxycycline (Doxypalu®), mais aussi la sulfadoxine ou encore la pyriméthamine.

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