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Laits infantiles contaminés : pour tous les cas avérés, les nourrissons "vont bien"

L'agence Santé publique France a déclaré "bonne" la santé des 31 nourrissons consommateurs de laits infantiles pour lequel un diagnostic d'infection à la salmonellose a été posé.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

L'infection à la salmonellose de nourrissons ayant bu du lait infantile contaminé génère une angoisse forte chez nombre de parents. Toutefois, d'après Santé publique France, tous les bébés dont on sait qu'ils ont été touchés vont bien.

Au 20 décembre, l'autorité de surveillance avait recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose en France depuis mi-août. Ce nombre inhabituel l'a amenée à parler d'"épidémie", mais la santé de tous ces enfants est bonne, "y compris pour les 16 qui ont été hospitalisés".

Pour 31 enfants malades, il a été prouvé qu'ils avaient consommé un lait infantile de l'usine Lactalis de Craon (Mayenne), d'où vient la bactérie Salmonella Agona.

"On parle bien, là, des cas de bébés dont nous avons pu établir, par des analyses et un questionnaire standardisé aux parents, qu'ils avaient été malades à cause du lait de ce producteur", souligne Nathalie Jourdan-Da Silva, médecin épidémiologiste chargée du suivi de cette épidémie à Santé publique France.

Combien de cas non recensés ?

Toutefois les délais sont longs avant un diagnostic définitif. Symptômes, consultation médicale, recueil de selles de l'enfant, analyses biologiques, envoi au Centre national de référence, sérotypage... Il s'écoule un mois au minimum, voire plusieurs, entre le début de la maladie et son recensement.

Il est donc logique que certains parents lisent que ces enfants qui ont bu le lait de Lactalis "vont bien", alors que leur bébé va toujours mal. Et impossible de prédire le nombre ou la gravité des cas encore non recensés.

Des symptômes communs avec d'autres pathologies

À en croire la toute nouvelle Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles, ce chiffre de 35 nourrissons est "loin du compte". Le fondateur de l'association, Quentin Guillemain, père d'une fille de trois mois, dit avoir reçu quelque 1.200 courriers électroniques de parents ayant au minimum de bonnes raisons de soupçonner que leur enfant a contracté une salmonellose, sinon reçu un diagnostic.

Contractuel dans un établissement public administratif, M. Guillemain reconnaît n'être ni médecin ni statisticien. La presse n'a, par ailleurs, pas pu vérifier ses données. Il a néanmoins affirmé à l'AFP décompter "plusieurs centaines" de témoignages de "diarrhées avec saignements ou des vomissements avec glaires" dans les courriels reçus.

Le Dr Jourdan-Da Silva relève qu'à cette période de l'année, d'autres épidémies sévissent. "Les symptômes qu'on voit avec la salmonellose peuvent venir de plein d'agents, des bactéries comme la Salmonella Agona ou d'autres salmonelles, et des virus comme la gastro-entérite", rappelle-t-elle.

Pour les autorités, pas de bonne façon de communiquer

Sylvain Delouvée, psychologue social à l'université de Rennes 2 et spécialiste des "peurs collectives" face aux épidémies, trouve habituel que lors d'une épidémie la parole officielle rencontre une certaine hostilité.

Il suit celle-ci d'autant plus près qu'il a un nourrisson. "Moi-même jeune papa depuis deux mois, je peux vous confirmer personnellement et scientifiquement que c'est une crise, un moment d'incertitude où on ne sait pas qui va être touché", souligne-t-il.

"Quelle que soit l'autorité qui gère la crise, elle sera de toute façon remise en cause. [...] Si elle ne s'exprime que par communiqués, comme le fait Santé publique France, certains déploreront qu'elle n'organise pas de points de presse. Mais si elle en organise, ils l'accuseront d'utiliser la langue de bois, de ne pas tout dire, ou de faire de la récupération de la souffrance des familles", d'après le chercheur.

Dans Le Parisien, le directeur général "et l'ensemble des collaborateurs Picot et Milumel" s'excusent dans un communiqué d'une pleine page achetée au quotidien. S'adressant "plus particulièrement aux familles dont les bébés ont été malades", ils reconnaissent avoir "manqué" à "leur engagement premier [qui] est de vous garantir la qualité irréprochable de nos produits". 

avec AFP

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