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Dépistage du VIH gratuit et sans ordonnance à Paris et dans les Alpes-Maritimes

Il est désormais possible de réaliser un test VIH gratuitement, sans prescription médicale et sans rendez-vous dans les laboratoires d'analyses médicales. Pour l’instant, seulement à Paris et dans les Alpes-Maritimes.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Depuis le 1er juillet dernier, à Paris ou dans le département des Alpes-Maritimes, les tests de dépistage du VIH peuvent être réalisés sans présenter d’ordonnance et sans avancer de frais. Et ce dans n’importe quel laboratoire d’analyses médicales. "Pour cela, il suffit de présenter sa carte vitale ou son attestation d’Aide Médicale d’Etat (AME), précise le Dr Frédéric Goyet, médecin régional référent pour le VIH et les hépatites à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Le dispositif est aussi accessibles aux personnes qui n’ont aucun droit : l’ARS s’est engagée à rembourser les laboratoires pour elles. Il sera aussi possible de faire le test anonymement.

Jusqu’alors, pour bénéficier de la gratuité, il était nécessaire de se rendre dans un centre de dépistage spécialisé ou de présenter une ordonnance dans les laboratoires de ville.

Un dispositif d’accompagnement dans le soin est prévu pour les personnes qui seront dépistées positives.

Paris et Nice, les plus touchées par le VIH

Le projet est né à l’initiative des villes de Paris et de Nice et des associations "Vers un paris sans sida" et "Objectif zéro sida". Il a aussi été fortement soutenu par la Caisse primaire d’assurance maladie. "Ce sont les deux villes dans lesquelles l’incidence de l’infection par le VIH est la plus élevée", note le médecin référent. "II y a une épidémie à Paris qui est très importante, confirme Anne Souyris, Adjointe à la Maire de Paris Chargée de la santé. Dans la capitale, 3500 personnes sont porteuses du VIH et ne le savent pas encore."

A Paris, le dispositif a été nommé "au labo sans ordo".

 

Dépister plus et plus vite

En rendant les tests encore plus faciles d’accès, les villes espèrent augmenter le nombre de dépistages et les accélérer. "A Paris, il se passe en moyenne 3 ans entre la contamination des personnes et leur dépistage, indique Anne Souyris. Nous savons que pour stopper les contaminations, il faudrait que le délai soit réduit à 6 mois et que 90% des personnes infectées soient dépistées. Cela signifie augmenter de 15 % le nombre de dépistages", poursuit-elle.

Dépister plus de personnes et dans un délai plus court présente un intérêt pour les individus mais aussi pour la collectivité. "C’est d’abord important pour les personnes séropositives, qui peuvent entrer plus rapidement dans le soin, explique Frédéric Goyet. Mais c’est aussi une question de santé publique. Si elles se traitent plus tôt, elles ne transmettent plus la maladie. La charge virale circulante baisse."

Une mesure facilitatrice

Deux types de population sont particulièrement ciblées par le nouveau dispositif. "Nous visons les personnes qui ne font pas assez fréquemment les tests, par rapport aux recommandations de la HAS, indique le Dr Goyet. La recommandation pour les hommes qui ont des rapports avec des hommes (HSH), par exemple, est de faire 4 tests par an. Ces nouvelles mesures sont facilitatrices". Un autre public pourrait bénéficier de cet accès simplifié aux tests : les personnes qui ne veulent pas évoquer le sujet du VIH avec leur médecin et qui iraient plus facilement directement au laboratoire.

Une expérimentation potentiellement élargie

Le dispositif est pour l’instant prévu pour un an, du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. S’il parvient à faire augmenter le nombre de dépistage, il pourrait être étendu à un plus large territoire, voire à la France entière.

 
 

 

 

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