Maladie de Lyme : 300 personnes portent plainte au pénal
300 personnes souffrant de la maladie de Lyme ont annoncé porter plainte contre l’ANSM et le CNR de Strasbourg jeudi 21 décembre.
"Environ 300 personnes vont porter plainte auprès du procureur de la République de Paris, et ce n'est qu'une première vague", alerte Me Julien Fouray, qui défend ces 300 personnes atteintes de la maladie de Lyme avec sa consœur Me Catherine Faivre. Les plaignants affirment avoir été victimes de retards de diagnostic, dus à des négligences. Dans leur ligne de mire : l'Agence du médicament (ANSM) et le Centre national de référence (CNR) de Strasbourg. Ces instances préconiseraient selon eux des tests de dépistage peu fiables, d'où un manque de vigilance.
Des déclarations selon lesquelles la maladie n'existe pas ou de manière marginale
Sont notamment reprochés à l’ANSM et au CNR "des conflits d'intérêt et une violation des règles d'indépendance en matière d'expertise", un "trafic d'influence", des "abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux" et une "mise en danger de la vie d'autrui". "Ce sont avant tout des malades qui, pour certains, ont engagé des procédures pour faire reconnaître la responsabilité civile des laboratoires et qui sont révoltés par certaines déclarations selon lesquelles la maladie n'existe pas ou de manière marginale", a expliqué Me Fouray.
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Les plaignants poursuivent déjà les laboratoires DiaSorin, BioMérieux, Siemens, Euroimmun et Bio-Rad au civil. Cette nouvelle plainte pénale "est un cri d'alarme, une manière de placer l'État face à ses responsabilités" et "de demander des mesures d'urgence, comme d'écarter certains responsables qui n'ont plus l'indépendance nécessaire", estime Me Fouray. En février dernier, une malade de Lyme avait décidé de porter plainte contre X pour "tromperie aggravée". Une enquête préliminaire avait été lancée. Celle-ci est toujours en cours.
La maladie de Lyme est une infection transmise par les tiques. Elle évolue sur plusieurs années et passe par trois stades en l'absence de traitement. Elle peut toucher plusieurs organes, et, à terme, entraîner des handicaps physiques et mentaux. Elle est aujourd’hui diagnostiquée via deux tests sanguins : le test Elisa, qui conduit au test western-bloc s’il s’avère positif. Mais leur efficacité est remise en question par les plaignants. D’après le ministère de la Santé, en France, 55 000 personnes étaient atteintes de la maladie de Lyme en 2016, contre 33 000 en 2015.