Zika : l'OMS ne préconise pas l'annulation des JO de Rio
Malgré une lettre ouverte de 150 professeurs de médecine, bioéthiciens et autres scientifiques, appelant vendredi 27 mai au report des Jeux Olympiques de Rio en raison des risques liés au virus Zika, l'OMS a estimé, ce samedi 28 mai, qu'une annulation ou un changement du lieu des JO ne changerait pas de manière significative la propagation internationale de l'épidémie.
Annuler ou changer le lieu des jeux Olympiques en raison de Zika ? L’OMS a balayé ces deux éventualités malgré l’alerte lancée dans une lettre ouverte adressée à Margaret Chan, directrice générale de l’organisation, par 150 experts médecins, bioéthiciens et scientifiques.
Un prise de risque selon les signataires
Les signataires demandent l’ouverture d’une commission indépendante pour évaluer la situation. "On fait courir un risque inutile, quand 500.000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux Jeux et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l'infection peut alors devenir endémique", écrivent-ils.
Ils rappellent dans leur texte que le virus peut causer des microcéphalies chez le fœtus, probablement des syndromes de Guillain-Barré ainsi que d’autres atteintes neurologiques en cas d’infection pendant la grossesse. Ils ajoutent que Rio est une ville hautement affectée par le virus.
Le gouvernement brésilien rapporte 120.000 contaminations probables par Zika et 1.300 cas de microcéphalies avérés. Pourtant, pour l’instant, les Jeux olympiques se dérouleront donc comme prévu du 5 au 21 août 2016.
"Rien ne justifie de repousser ou d'annuler les Jeux"
Selon l'OMS, le déroulement des Jeux ne changerait pas de manière significative la propagation internationale du virus Zika : "Sur la base de l’évaluation actuelle du virus Zika présent dans près de 60 pays dans le monde et 39 dans les Amériques, rien ne justifie de repousser ou d’annuler les Jeux pour des motifs de santé publique". Le ministère brésilien de la Santé rappelle en outre que le mois d'août est celui où il y a le moins de moustiques Aedes aegypti, vecteurs, entre autres, du virus Zika.
Le Zika se transmettant à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedes ou par relations sexuelles non protégées, l'OMS préconise de se protéger des piqûres de moustique par des vêtements couvrants et des répulsifs, de dormir sous des moustiquaires et de bien veiller à se protéger, par l’usage de préservatifs, lors de rapports sexuels.
Des athlètes concentrés sur leur performance
La lettre ouverte appelant vendredi au report des JO de Rio en raison des risques représentés par le virus Zika, est passée inaperçue parmi les athlètes présents à Eugene (Etats-Unis) pour la quatrième manche de la Ligue de diamant.
"C'est la première fois que j'en entends parler, admet Mo Farah, la star de l'athlétisme britannique qui remettra en jeu à Rio ses titres olympiques conquis à Londres sur 5.000 et 10.000 m. Quand on est athlète, on ne pense à rien d'autre qu'à être prêt le jour J, celui de sa course", conclut-il.