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L'Europe autorise une nouvelle classe de médicaments anti-cholestérol

L’agence européenne du médicament a émis un avis favorable à l’enregistrement de deux molécules anti-PCSK9. Repatha® et Praluent® sont les premiers représentants d’une nouvelle classe médicamenteuse qui vient compléter l’arsenal thérapeutique contre l’hypercholestérolémie.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

C’est un nouvel espoir pour les patients atteints d’hypercholestérolémie chez qui un traitement bien conduit – grâce à un régime adapté ou un traitement médicamenteux par statines- ne parvient pas toujours à faire baisser efficacement le taux de LDL-cholstérol, considéré comme un facteur aggravant du risque cardiovasculaire.

Le 21 juillet dernier, le laboratoire Amgen annonçait l’autorisation de mise sur le marché européen de Repatha® (evolocumab), premier anticorps monoclonal anti-PCSK9 indiqué dans le traitement de l’hypercholestérolémie non contrôlée. Trois jours plus tard, l’Agence européenne du médicament (EMA) émettait également un avis favorable pour un second médicament de la même classe, le Praluent® (alirocumab) des laboratoires Sanofi Aventis qui devrait également obtenir sa mise sur le marché d’ici la rentrée.

Favoriser l’évacuation du « mauvais » cholestérol

Les deux anticorps monoclonaux, qui se présentent sous formes d’injections sous-cutanées, agissent sur l’enzyme PCSK9 (pour proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9).

Cette enzyme, surtout présente au niveau du foie, a pour particularité de se fixer naturellement aux récepteurs du LDL cholestérol, des transporteurs chargés d’évacuer le “mauvais cholestérol”. Cette association inhibe l’épuration du LDL dont le taux s’élève. Neutraliser l’enzyme PCSK9 par un anticorps afin de diminuer la dégradation des transporteurs permet donc de réduire l’élévation du mauvais cholestérol.

Pallier les limites d’utilisation des statines

Les anti-PCSK9 entraînent une baisse marquée du LDL-cholestérol chez des patients qu’aucun autre traitement n’a permis jusqu’à présent de contrôler.

Ils viendraient donc pallier les limites d’utilisation des statines, traitement médicamenteux de référence de l’hypercholestérolémie. Ainsi les études de phase III menées sur Repatha® (étude Descartes) et sur Praluent (étude Odyssey), ont montré que l’association des anti-PCSK9 à leur traitement habituel permettait une réduction supplémentaire de plus 50% du LDL-cholestérol chez les patients sous statines.

Selon un communiqué de l’EMA, ces deux nouvelles molécules seront donc indiquées dans le traitement des patients hypercholestérolémiques ou présentant une dyslipidémie mixte (une hypercholestérolémie associée à une hypertriglycéridémie) en association avec des statines ou seul chez les patients intolérants aux statines.

Une efficacité cardio-vasculaire encore à démontrer

Suite à ces avis positifs, les deux nouveaux traitements pourraient arriver sur le marché européen dès la rentrée, tandis que d’autres laboratoires (Pfizer, Merck) mènent également des recherches sur d’autres molécules de la classe des anti-PCSK9.

Reste à savoir si  cette  baisse  du  LDL  cholestérol sous  inhibiteur  de  PCSK9  est  associée  ou non à  une  réduction  des  événements  cardiovasculaires.

« Les éléments disponibles ne permettent pas encore de déterminer les bénéfices à plus long terme sur l’incidence des maladies cardiovasculaires et des décès cardiovasculaires », précise le communiqué de l’EMA.

Les résultats de l’étude FOURIER (Further Cardiovascular Outcomes Research with PCSK9 Inhibition in Subjects with Elevated  Risk), actuellement en cours, sur les effets à long terme de Repatha®  chez des patients à haut risque cardiovasculaire devraient permettre d’en savoir plus dans les années à venir. 

 

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