Quand le bruit des aéroports fait grossir
Habiter près d'un aéroport n'est pas sans danger... pour le tour de taille ! Une conclusion étonnante, formulée par une équipe suédoise du Karolinska Institute qui a étudié les répercussions chroniques d'un niveau sonore élevé.
L'étude, publiée le 5 mai 2014, dans la revue Environnemental Health Perspectives, a suivi pendant près de 10 ans, 5.156 personnes vivant dans la région de Stockholm, en mesurant leur IMC, l'index de masse corporelle, leur tour de taille ainsi que le niveau sonore de leur domicile.
Les six chercheurs, dirigés par Carolina Eriksson, ont observé que les personnes résidant près d'un aéroport étaient les plus exposées à l'accumulation de graisse au niveau abdominal. Chaque hausse de 5 décibels était associée à une augmentation de 1,5 cm du tour de taille en plus. L'explication de cette obésité abdominale met en jeu le cortisol, l'hormone du stress, qui est produite en plus grande quantité quand la personne est exposée quotidiennement à des niveaux sonores élevés.
Une étude britannique avait précédemment noté que le fait de vivre à côté d'un aéroport était associé à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. L'étude suédoise a porté, elle, sur les répercussions endocriniennes d'une exposition chronique au bruit, en l'occurence, l'élévation du cortisol. Un tour de taille excessif est associé aux maladies cardiovasculaires et au diabète, autrement plus graves qu'un simple retentissement esthétique... Toutefois, les chercheurs ont remarqué que l'association avec une obésité, mesurée par l'indice de masse corporelle, et un diabète de type 2 n'était pas clairement démontrée.
Etude de référence : Long-Term Aircraft Noise Exposure and Body Mass Index, Waist Circumference, and Type 2 Diabetes: A Prospective Study, Environ Health Perspect. 2014 May 5. DOI:10.1289/ehp.1307115