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Covid : pourquoi les personnes atteintes de trisomie 21 sont plus à risque

Les personnes atteintes de Trisomie 21 sont trois fois plus à risque de décès du covid que la population générale, selon une étude internationale. Ce risque s’intensifie à partir de 40 ans et justifie une vaccination prioritaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Krakenimages.com

Un risque accru de décès du covid. C’est ce à quoi sont exposées les personnes atteintes de trisomie 21, selon une nouvelle étude internationale publiée le 22 février dans la revue scientifique The Lancet EClinical Medicine. Des résultats qui confirment le besoin de considérer ces patients comme personnes vulnérables au covid.

Complications pulmonaires et décès

Les chercheurs à l’origine de l’étude ont relayé aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Europe et en Inde une enquête destinée aux médecins qui ont pris en charge 1.046  patients trisomiques et infectés par le covid entre avril et octobre 2020. Et les spécialistes ont comparé leurs données de santé à celles d’autres patients covid.

Résultat : les patients trisomiques déclaraient des symptômes du covid plus graves que les autres patients. Ils présentaient aussi des taux élevés de complications pulmonaires, associées à une plus forte mortalité.

A lire aussi : Covid-19 : quelles sont les sept maladies chroniques à haut risque ?

Un risque accru dès 40 ans

Plus précisément, les adultes atteints de trisomie 21 avaient environ trois fois plus de risques de mourir du covid-19 que la population générale. Et ce risque était particulièrement présent dés 40 ans.

En effet, selon cette étude, une personne de 40 ans atteinte de trisomie 21 a le même risque de mourir du covid qu’une personne de 70 ans sans trisomie.

Dysfonctionnement immunitaire

Comment expliquer ce risque accru ? La trisomie 21 est une maladie génétique associée à un dysfonctionnement immunitaire, qui se traduit notamment par "des altérations du nombre de cellules immunitaires" et par "des réponses inadaptées des anticorps" détaillent les chercheurs dans leur publication.

Cette fragilité immunitaire liée à la trisomie 21 est déjà bien connue avec d’autres maladies virales, comme la grippe ou le virus respiratoire syncytial, rappellent d’ailleurs les auteurs de l’étude.

Autre explication à prendre en compte : la trisomie 21 est souvent associée à d’autres problèmes de santé qui constituent aussi des facteurs de risque de formes graves du covid, comme l’obésité, le diabète ou encore des malformations cardiaques congénitales.

Gestes barrières, traitements…

Pour les chercheurs qui signent cette étude, il est donc indispensable de considérer les patients trisomiques comme des personnes à haut risque.

Comment ? Premièrement, en renforçant les gestes barrières préventifs, en particulier chez les plus de 40 ans plus à risque de formes graves, soit "20 ans plus tôt que pour la population générale".

Ensuite en s’interrogeant sur l’efficacité des traitements utilisés sur la population générale chez ces patients. Pour cela, il faut davantage d’études.

… Et vaccination prioritaire

Les personnes atteintes de trisomie 21 doivent avoir un accès prioritaire aux vaccins, insistent les chercheurs.

C’est déjà le cas aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Espagne. Et en France ? Depuis le 18 janvier 2021, les personnes atteintes de trisomie 21 figurent sur la liste des patients à vacciner en priorité contre le covid-19, aux côtés des autres patients à haut risque comme les personnes atteintes de cancer, de maladies rénales chroniques sévères ou encore les patients transplantés.

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