Trisomie 21 : l'amniocentèse augmente-t-elle le risque de fausse couche ?
Selon une étude publiée en août dernier par une équipe française, le taux de fausse couche est le même chez les femmes ayant recours au test sanguin et celles ayant réalisé une amniocentèse pour détecter la trisomie 21. Mais ces résultats ne font pas l'unanimité.
Quand un foetus présente un risque de trisomie 21, on propose aux futurs parents deux examens. Le premier est un test sanguin. Il indique la probabilité que le fœtus soit touché par la trisomie 21. A l'inverse, l'amniocentèse, c'est-à-dire la ponction à l'aide d'une aiguille d'un peu de liquide amniotique, est un test fiable à 100%. Mais c'est un geste beaucoup plus invasif.
Le Pr Laurent Salomon, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Necker-Enfants malades à Paris, explique : "Pendant longtemps, on a considéré que le fait de faire une amniocentèse ou une biopsie trophoblaste sur une femme augmentait son risque de fausse couche de l'ordre de 1%, c’est-à-dire qu’on allait induire 1% de fausse couche en plus avec cet examen invasif. Or, les dernières études, y compris celle réalisée à l'hôpital Necker, indiquent que le risque des gestes invasifs est beaucoup plus faible que ce que l'on pensait jusqu'à maintenant. Et donc la conclusion derrière cela, c'est que le sur-risque lié à l'amniocentèse est certainement beaucoup plus faible que ce qu'on a dit jusqu'à maintenant. Mais clairement, l’amniocentèse reste un geste plus invasif qu'une prise de sang. Et qui peut s'accompagner de rares complications".
Mais cette étude est loin de faire l'unanimité. D'après le Pr Alexandra Benachi, gynécologue-obstétricienne à l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart, le message délivré aux patientes peut être mal interprété. "Ce message peut être dangereux s'il est transformé en « vous pouvez faire des amniocentèses sans risque ». Le message qui est dans l'article est effectivement que le risque est très faible. Mais il est très facile de le transformer dans les médias en induisant qu'il n'y a pas de risque à faire des amniocentèses. Et ça, c'est faux". D'après la Haute autorité de santé, 27 foetus sur 10.000 sont porteurs de trisomie 21.