Acouphènes : un risque auditif majeur chez les jeunes
Les jeunes écoutent la musique plus fort et plus longtemps : telles sont les conclusions d'une étude* menée en 2014 auprès de 2.200 jeunes âgés de 12 à 19 ans scolarisés dans la région Pays de la Loire. De nouvelles pratiques d'écoute musicale qui engendrent de plus en plus d'acouphènes ("bruits parasites" qui ne proviennent d'aucun son extérieur). Le chiffre est alarmant : 58% des jeunes interrogés déclarent avoir déjà ressenti des troubles de l'audition.
Selon les observations de cette enquête*, le pourcentage de jeunes écoutant beaucoup de musique, soit plus de 2h30 par jour, est passé de 25% en 2008 à 37% en 2014. 81% des jeunes interrogés écoutent plus d'une heure de musique par jour, notamment au moment de l'endormissement (53%), alors que l'oreille devrait bénéficier d'une phase de repos au coucher.
L'écoute au casque, qui se généralise chez cette population, y apparaît comme un phénomène aggravant . De plus, le format compressé du MP3 favorise l'augmentation du volume sonore pour compenser la baisse de qualité. Enfin, 15% des jeunes interrogés déclarent apprécier la musique à un volume très fort contre 9% en 2008. Des habitudes qui ne sont pas sans danger...
Des pratiques aux conséquences lourdes
Dans le cas d'une audition normale, le son se propage dans l'air sous forme de vibrations qui passent ensuite dans le pavillon de l'oreille, puis dans l'oreille interne. Or, les acouphènes ne proviennent pas de l'extérieur, ils se manifestent directement à l'intérieur de l'oreille.
Les acouphènes provoqués par une écoute musicale excessive font partie des acouphènes dits "subjectifs" (93% d'entre eux) c'est-à-dire que seule la personne concernée les entend. Le cerveau perçoit alors un son sans qu'il n'y ait de bruit. L'acouphène est un symptôme (il ne s'agit en aucun cas d'une hallucination auditive ni d'une maladie) qui par essence peut être causé par une grande variété de causes.
Volume et durée d'exposition à la musique : un cocktail explosif
En 2015, 1,1 milliard de jeunes risqueraient une déficience auditive liée à une exposition excessive à la musique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'intensité du volume sonore et l'augmentation de la durée d'exposition favorisent la destruction des cellules internes (cellules ciliées) responsables de la transmission au cerveau des vibrations sonores. Si la douleur n'apparaît qu'à partir de 120 dB, une ambiance sonore de 85 dB est déjà dangereuse pour le système auditif**. Et une fois que les cellules ciliées sont détruites, le phénomène est irréversible, d'où l'importance de baisser le volume !
*Etude réalisée par le Pôle de Coopération pour les musiques actuelles en Pays de la Loire.
**Le volume sonore maximum d'un baladeur se situe entre 90 et 100 dB, à condition d'utiliser les écouteurs fournis avec l'appareil.